Les leçons de taqiya de Tareq Oubrou : (1) La liberté religieuse en islam : l’argument fallacieux de la diversité du monde

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  • Problématique

Il est de notoriété publique que la reconnaissance de la liberté religieuse (ou de conscience), c’est-à-dire la liberté pour tout individu de choisir sa religion et d’en changer sans subir à ce titre aucune sanction, pose d’énormes problèmes en islam, y compris aux musulmans « modérés » vivant dans les pays occidentaux. L’apostasie, c’est-à-dire le fait de quitter l’islam, est punie dans les pays musulmans (jusqu’à la mort parfois) et fait l’objet, chez les musulmans occidentaux, d’une réprobation évidente, souvent accompagnée de représailles sociales ou de menaces physiques (quand elle n’est pas accompagnée d’actes de violence réels).

Le Conseil Français du Culte Musulman, présenté par nos politiques comme l’organisation centrale de dialogue avec l’islam de France refuse d’ailleurs encore aujourd’hui d’inscrire dans les droits fondamentaux du musulman celui de pouvoir quitter l’islam (cf. http://islametoccident.fr/?p=1023).

La situation est suffisamment dramatique pour que l’Institut du Monde Arabe ait même organisé en novembre 2015 une conférence/débat dont le titre était : « Quelle place dans la religion musulmane pour une véritable liberté personnelle, de conscience et de choix ? » C’est dire !

Tareq Oubrou confirme d’ailleurs ce diagnostic : « Dans l’esprit de l’immense majorité des musulmans, l’incroyance est un délit, et tout non-musulman mérité la malédiction et la sanction eschatologique, la Géhenne. Cette croyance est à l’origine d’une rupture mentale grave entre les musulmans et les non-musulmans. » Et on imagine bien l’abîme qui s’ouvre alors en France avec la conception laïque de la société, créant un véritable conflit de culture et de civilisation.

  • La diversité du monde comme argument pour la tolérance

Pour combattre l’intolérance musulmane, Tareq Oubrou utilise l’argument de la diversité du monde, dont il prend acte, et qu’il attribue nécessairement de son point de vue à une volonté divine : « L’univers des croyances est à l’image de celui des hommes : il est multiple. Cette pluralité est exprimée à plusieurs reprises dans le Coran comme une volonté inéluctable de Dieu : « Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté (sourate 16, verset 93) » ; « Et si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait d’eux une seule communauté (sourate 42, verset 8) » ; « Si ton Seigneur l’avait voulu, Il aurait rassemblé tous les hommes en une seule communauté. Or ils ne cesseront d’être en désaccord (sourate 11, verset 118) ». »

Et il en déduit une affirmation en réalité indémontrable : « Si l’on entend bien ces passages, cette diversité est non seulement un fait historique, mais un vouloir divin, à respecter en tant que croyant musulman. Il ne s’agit même plus là d’une question de tolérance. », qu’il exprime également en écrivant : « Si la diversité religieuse procède d’une volonté de Dieu, alors le projet de convertir toute l’humanité s’annule de lui-même. Non seulement c’est une mission impossible, mais ce serait insensé, pour ne pas dire une folie. »

En effet, la diversité du monde religieux n’est pas en soi une preuve que Dieu souhaite qu’il en soit à jamais ainsi. Au contraire, et c’est même beaucoup plus logique – pour autant que Dieu existe –, on peut tout à fait défendre l’idée selon laquelle cette diversité est le moyen pour Dieu d’éprouver la foi des hommes : des croyants dans leur volonté d’étendre le royaume de Dieu sur terre ; des non-musulmans à qui la connaissance du message de Mahomet est apportée et qui choisissent ou non de rester dans l’égarement, justifiant alors de ce fait leur punition (ou non) ici-bas ou dans l’au-delà. Car il faut rappeler qu’avant de tuer les non-musulmans dans le cadre du jihad, les musulmans doivent toujours leur offrir le choix de la conversion : s’ils se convertissent à l’islam (avant de devenir prisonniers – ceci pour éviter les fausses conversions destinées uniquement à échapper à la mort –), ils sont épargnés.

  • La foi ne peut pas être imposée mais l’incroyance peut, elle, être sanctionnée ici-bas

Tareq Oubrou écrit : « Mahomet est le premier à le savoir : « Quels que soient tes efforts, la plupart des hommes ne croiront pas (sourate 12, verset 103) ». » En effet, c’est un simple constat qui prend acte de l’égarement volontaire des hommes justifiant leur châtiment.

Tareq Oubrou reprend d’autres versets du Coran qui disent la même chose : « La foi ne peut donc pas s’imposer : « Dis que la vérité vient de Dieu ; quiconque ne veut pas croire, qu’il ne croie pas (sourate 18, verset 29) » ; « Point de contrainte en religion. Le chemin juste s’est désormais distingué de celui de l’égarement (sourate 2, verset 256) » [sans compter que ce verset s’adressait aux juifs de Médine dans un contexte précis et qu’il a été en pratique abrogé, Mahomet les ayant pourchassé ou exterminé] ; « Si ton Seigneur l’avait voulu, tous les habitants de la terre auraient été croyants. Est-ce à toi de contraindre les hommes à croire ? (sourate 10, verset 99) ». Non seulement Mahomet n’avait pas de pouvoir coercitif en la matière, mais il était surtout conscient que la conversion est une affaire intime et personnelle, et que la clé des cœurs se trouve dans la main de Dieu : « Tu ne guides pas ceux que tu aimes. C’est Dieu qui guide celui qu’Il veut (sourate 28, verset 56) », lui rappelle le Coran. »

Le rôle de messager de Mahomet consistait donc à exposer aux hommes la doctrine de l’islam pour les amener à se convertir (cette conversion devant s’accompagner, ce qui n’était pas neutre d’un point de vue politique, de l’obéissance temporelle à Mahomet). Ainsi Tareq Oubrou écrit : « La tâche de Mahomet était d’exposer la vérité, et non de l’imposer : « Il n’incombe à l’Envoyé que de transmettre (sourate 5, verset 99) ». Ce principe revient onze fois dans le Coran. (…) « Appelle [les hommes] à venir sur le chemin de ton Seigneur par la sagesse et la bonne exhortation (sourate 16, verset 125) ». »

La foi est effectivement une affaire strictement intime et personnelle : on ne peut pas forcer quelqu’un à croire. Mais s’il ne croit pas, alors il encourt le châtiment selon la volonté même de Dieu. Il suffit de lire le Coran pour égrener la liste extrêmement longue de versets consacrés au sort terrible réservé aux mécréants, à l’exhortation au jihad et à la glorification du martyr. Si vous en doutez, vous pouvez vous reporter utilement au « Livret musulman de premier secours », téléchargeable sur ce site (livret-musulman-27-juillet-2016).

  • Mahomet, le Prophète de l’amour ??

La notion d’« amour », entendu au sens chrétien ou bouddhiste (empathie, compassion, etc.), n’existe pas dans le Coran. La notion de « paix » ne s’adresse par ailleurs en réalité qu’aux musulmans qui peuvent vivre entre eux dans la « paix » de l’islam. Ce qui existe, c’est la notion de juste ou d’injuste : est juste celui qui applique les préceptes de l’islam.

Si Tareq Oubrou mène des raisonnements pour le moins contestables, il est encore plus ennuyeux de le voir travestir le sens littéral de certains hadiths à des fins de glorification de Mahomet, comme si Mahomet avait été l’apôtre d’une religion d’amour.

Ainsi, Tareq Oubrou écrit dans son livre : « Mahomet devait surtout porter de l’amour à ceux à qui il s’adressait. On rapporte que, lorsque les polythéistes le frappèrent, tout en essuyant le sang qui coulait sur son visage, il pria son Dieu : « Ô Seigneur, pardonne à mon peuple, car ils ne savent pas (Bukhari n°3477) ». »

Or donnons la version complète de ce hadith authentique de Bukhari dont Tareq Oubrou ne cite que la dernière phrase : « Shaqîq rapporte qu’Abadallâh Ibn Mâsud a dit : « Il me semble encore voir le Prophète racontant qu’un prophète avait été frappé par son peuple. Comme le sang coulait, ce prophète essuya le sang qui coulait sur son visage et dit : « Ô mon Dieu, pardonne à mon peuple parce qu’il ne sait pas. » »

Donc il ne s’agit pas des paroles de Mahomet mais de celles d’un prophète – en l’occurrence Jésus (considéré comme un prophète par l’islam) au moment de sa crucifixion – que Mahomet cite en référence, la version de l’évangile de Luc (23, 33-34) étant : « Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils [les Romains] l’y [Jésus] crucifièrent ainsi que les malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche. Et Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Puis, se partageant ses vêtements, ils tirèrent au sort. »

En d’autres termes, Tareq Oubrou fait passer les paroles du Christ pour les paroles de Mahomet ! C’est oubrouesque, surtout quand on connaît la vie de Mahomet !

En effet, la principale (si ce n’est la seule – à ma connaissance –) référence à du sang coulant sur le visage de Mahomet correspond à la bataille d’Uhud où les musulmans furent battus et où Mahomet fut à deux doigts de perdre la vie, bataille qui relevait simplement du domaine classique de la guerre entre deux clans tribaux rivaux d’Arabie. En voici le récit figurant dans la biographie (Sîra Ibn Hîcham) de Mahomet, où l’on voit au contraire que les paroles de Mahomet – pleines de reproche – sont précisément inverses à celles du Christ – pleines de miséricorde – :

« Les Quraych ne cessaient de harceler les musulmans à coup de sabre. Ils les délogèrent de leur campement, les poursuivirent et ce fut la défaite. Dans leur fuite, quelqu’un cria : « Muhammad a été tué ! » Les musulmans se retournèrent : l’ennemi les poursuivit et fit parmi eux beaucoup de victimes. Ce fut un jour d’épreuve et de malheur, où Dieu fit à un grand nombre de musulmans l’honneur du martyre. Les Quraych parvinrent enfin à atteindre le Prophète. Ils lui lancèrent des pierres en si grand nombre qu’il tomba sur le côté. Son casque de mailles fut défoncé et les anneaux lui blessèrent la lèvre, lui cassèrent deux dents et lui firent une large entaille sur la joue. Le sang coulait sur son visage. (…) Le premier qui ait reconnu le Prophète après la débâcle et la rumeur de sa mort fut Ka’b ibn Mâlik. Il racontait : j’ai vu ses yeux briller sous son casque de maille et j’ai crié : « À la bonne heure ! Musulmans, voici l’Envoyé de Dieu ! » Il me fit signe de me taire. Les musulmans accoururent, soulevèrent le Prophète et le menèrent vers le flanc d’une colline. Ali lui apporta de l’eau dans son bouclier de cuir. Le Prophète, trouvant à l’eau une mauvaise odeur, refusa d’en boire. Pour enlever le sang qui était sur son visage, le Prophète se versa de l’eau sur la tête en disant : « La colère de Dieu gronde contre ceux qui ont ensanglanté le visage de son Prophète ». » Stupéfiant, non ?

  • Conclusion

Un simple constat, la diversité religieuse du monde, ne vaut aucunement approbation, même passive ! La foi est un acte libre. Dieu (Allah) offre aux hommes le choix libre de l’islam ou de l’égarement : s’ils choisissent de s’égarer en ayant entendu le message de l’islam, ils doivent subir le châtiment dès ici-bas et, si ce n’est pas le cas, Allah s’en occupera dans l’au-delà. La liberté religieuse (ou de conscience), sous la forme du droit de changer de religion sans craindre aucun châtiment ici-bas, n’existe pas en islam.

La vision de l’islam de Tareq Oubrou est une vision molle qui revient finalement à considérer l’islam comme une religion possible parmi d’autres, qui peut être vécue passivement par ses adeptes dans une forme d’insouciance à l’égard de ceux qui apostasient : il est sûr que cette vision est beaucoup plus rassurante pour les occidentaux que l’islam de Mahomet, qui ne s’est guère embarrassé de ce genre de considérations : il suffit de lire sa biographie pour en prendre conscience (razzias, meurtres, guerres, viols, torture,..).

Le danger est donc de croire que l’islam de Tareq Oubrou est représentatif de l’islam en général : ce qu’il n’est absolument pas. C’est juste l’islam de Tareq Oubrou.

Du coup, on comprend beaucoup mieux pour quelles raisons doctrinales profondes, notamment concernant la liberté religieuse, l’État Islamique a condamné à mort Tareq Oubrou, imam apostat qui fait dévier les musulmans du droit chemin montré par Mahomet.

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