En février 2015, au cours d’une émission en 2 volets sur la chari’a, voici le commentaire fait à ce propos par Omero Marongiu-Perria :

Pour Omera Marongiu-Perria, le Coran prend acte de la culture tribale de l’Arabie du VIIème siècle. Cela veut-il dire que le Coran dans son ensemble n’est valable que pour un moment historique donné et n’a donc aucunement une vocation universelle pour la suite des temps ?
La position Mohammed Bajrafil est la suivante :

L’argument avancé par Mohammed Bajrafil selon lequel le verset 34 de la sourate 4 ne serait pas applicable du fait que Mahomet n’a jamais battu ses propres femmes n’a guère de sens :
1) cette affirmation est en réalité invérifiable (on ne peut pas prouver que quelqu’un n’a pas fait quelque chose – sauf à être avec lui 24 heures sur 24 – ; on peut en revanche être témoin qu’il l’a fait) ;
2) Mahomet souhaitant se situer au-dessus des autres hommes, il convenait naturellement qu’il eût un comportement plus élevé et plus noble que le commun des mortels ;
3) Mahomet n’a jamais récusé ce verset qu’il a lui-même émis ; ce n’est pas un verset abrogé : les musulmans sont d’accord sur ce point. S’il l’avait voulu, il l’aurait abrogé pour mettre fin à cette pratique.
Quant à l’idée que Mahomet est venu dire « mollo » alors qu’on battait donc à tour de bras sa femme à l’époque, on ne voit pas très bien sur quoi elle s’appuie.
C’est ce même argument très faible de l’exemple de Mahomet qui est utilisé par Tariq Ramadan qui écrit : « 1) Oui, il existe des textes (un verset, donc des traditions prophétiques) qui se réfèrent au fait de frapper son épouse ; je les cite puisque ce sont les textes que les musulmans lisent et citent. 2) Voici quelles sont les interprétations qui ont été proposées, des plus littéralistes – qui justifient le fait de frapper son épouse au nom de Coran – aux plus réformistes – qui lisent ce verset à la lumière du message global, et qui contextualisent le verset et les traditions prophétiques en tenant également compte de leur chronologie. 3) À la lumière de ces interprétations et en considérant l’exemple du prophète qui n’a jamais frappé une femme, j’affirme que la violence conjugale est contraire aux enseignements islamiques et que l’on doit condamner ces agissements. »
D’ailleurs, ce type de raisonnement d’exemplarité et donc d’imitation du comportement de Mahomet soulève une difficulté majeure, car s’il s’agit de copier ce comportement, les musulmans doivent-ils également aujourd’hui s’autoriser à épouser jusqu’à 9 femmes en même temps ? À épouser des jeunes filles prépubères ? À faire la guerre par les armes de façon offensive ? À exterminer les juifs ?…
On trouve également sur internet les positions d’autres musulmans, tout aussi peu convaincantes, comme celle-ci qui élude la question centrale du verset coranique autorisant explicitement cette pratique et qui tente d’opposer un hadith à un autre figurant pourtant dans un recueil authentique :
Havre de savoir Frappez les femmes
Bref, les musulmans sont empêtrés dans les contradictions et les multiples dénis de réalité, incapables de jeter au feu le verset coranique en question.
Cette question est d’ailleurs tellement problématique pour les musulmans qu’elle fait l’objet de débats religieux réguliers dans les rassemblements musulmans, surtout dans le contexte de la présence musulmane en Occident, comme en septembre 2015 à l’occasion d’un week-end où se tenait le salon de la femme musulmane et au cours duquel les Femen sont intervenues avec courage pour protester contre cette immense hypocrisie.