Actes anti-musulmans : en dépit de la victimisation permanente, un bien faible score par rapport aux actes anti-chrétiens

Le ministère de l’intérieur a publié le 26 janvier 2020 (NB : la date figurant dans le pdf téléchargeable est fausse) les statistiques des faits à caractère antisémite, anti-chrétien et anti-musulman.

https://www.interieur.gouv.fr/Le-ministre/Communiques/Statistiques-2019-des-actes-antireligieux-antisemites-racistes-et-xenophobes

Dans un pays, la France, où la victimisation des musulmans est un thème récurrent, il est intéressant de noter la discrétion des chrétiens qui subissent, de loin, les plus nombreuses attaques : 996 actions contre les chrétiens en 2019, contre 151 contre les juifs et 63 contre les musulmans.

L’arroseur arrosé

Tariq Ramadan, grand donneur de leçon de morale devant l’éternel comme son comparse Edwy Plenel, invité de RMC le vendredi 6 septembre 2019, a bien dû admettre le peu de moralité de son comportement indépendamment des poursuites judiciaires auxquelles il doit faire face. Visiblement, Tariq Ramadan se perd dans ses mensonges, mentir chez lui semblant être une deuxième nature.

Après des années de soutien fervent, la communauté des musulmans de France (MF) s’est donc sentie obligée de se désolidariser de ce triste personnage par un communiqué de presse publié le 9 septembre et que voici :

https://www.musulmansdefrance.fr/communique-11/

« L’affaire dite « Tariq Ramadan » vient de revenir au-devant de l’actualité suite à l’invitation et aux explications de l’intéressé dans l’émission « Bourdin Direct » de BFM TV de ce vendredi 6 septembre.

Il n’appartient pas à MF de commenter cette affaire sur le plan judiciaire. L’innocence de monsieur Ramadan ou sa culpabilité sont du ressort exclusif de la justice de laquelle nous  attendons tous objectivité et neutralité. Nous sommes cependant interpelés par les révélations faites pour la première fois par l’intéressé quant à ses liaisons extraconjugales multiples et répétées.

Loin de nous l’idée de prononcer une condamnation de l’homme, le jugement définitif de chacun revient à Dieu. Mais, monsieur Ramadan a occupé une place importante  au sein de la communauté musulmane de France, notamment les plus jeunes. Nous y avons contribué à travers la RAMF* et les invitations qui lui étaient régulièrement lancées par nos différentes associations membres. Nous avons par conséquent le  devoir de nous exprimer.

Nous nous sentons trahis par le comportement révélé par monsieur Ramadan, comportement qui s’avère en totale contradiction avec les principes éthiques et moraux attendus d’un homme qui prône l’islam, appelle à sa spiritualité et à ses valeurs, et répond aux interrogations d’un public essentiellement jeune et à la recherche de modèles.

MF est choquée par l’écart béant entre les dires et le comportement de monsieur Ramadan, écart qu’elle n’a jamais soupçonné. Elle n’en a jamais été informée, ni n’a observé  un quelconque comportement de l’intéressé en désaccord avec l’éthique musulmane. 

MF tient à rappeler que les imams, les prédicateurs et les cadres religieux musulmans sont appelés à se sentir et à vivre sous le regard permanent de Dieu. C’est-à-dire avec une moralité cohérente avec  ce qu’ils prêchent et à la hauteur de ce qu’attend d’eux leur public.

Tout en étant des êtres humains et donc susceptibles d’erreur ou d’écart minime ou passager, ils restent appelés à la sincérité renouvelée et à la recherche de l’exemplarité.  

Musulmans de France, 

La Courneuve, le 9 septembre 2019.

* RAMF : Rencontre Annuelle des Musulmans de France organisée annuellement par MF »

La grande question est maintenant : reste-t-il un intellectuel musulman en France ?

Pierre Birnbaum, ou comment parler la langue antisémite

Article de la série sur l’interview de Pierre Birnbaum : http://islametoccident.fr/?p=4886

Si la doctrine de l’islam est clairement antisémite, les juifs de leur côté semblent voir l’antisémite partout : ainsi, selon cette rabbine, dans tout homme sommeillerait ainsi en quelque sorte un antisémite qui s’ignore à l’insu de son plein gré. Et même s’il n’est effectivement pas antisémite, celui-ci peut être un « porteur sain » de l’antisémitisme, et dont il serait finalement coupable par manque de vigilance.

Cette suspicion atroce et odieuse, qui sonne comme un constat dans la bouche de la rabbine, permet de justifier le statut éternel du judaïsme comme victime. CQFD.

Il est malheureux que les religions ne limitent pas leur prétention inouïe à la détention de l’unique vérité : cette prétention n’est-elle pas justement ce qui crée et entretient la haine ?

Rappelons ce que disait Albert Einstein du judaïsme dans une lettre écrite en allemand et adressée 1954 au philosophe Eric Gutkind :

« Le mot « Dieu » n’est pour moi rien d’autre que l’expression et le produit des faiblesses humaines, et la Bible un recueil de légendes vénérables mais malgré tout assez primitives et de plus gentiment infantiles.»

« Pour moi la religion juive est, comme toutes les autres religions, une incarnation des superstitions les plus puériles (…). »

« (…) le peuple juif auquel je suis heureux d’appartenir, et avec lequel j’ai une profonde affinité de pensée, ne présente pas de qualité différente des autres peuples. »

« Aussi loin que remonte mon expérience, le peuple juif n’est pas meilleur que les autres groupes humains, bien que protégé des pires « abominations » par son manque de puissance [il semble bien que dans ce domaine la création de l’État d’Israël ait changé la donne]. Sinon, je ne vois rien en lui d »élu ». »

Comment la perversion des « droits de l’homme » détruit les structures mentales traditionnelles de l’Occident et facilite son islamisation

Extraits tirés d’un livre dont la lecture est à recommander : « La loi naturelle et les droits de l’homme » de Pierre Manent, Éd. puf.

  • En Occident : le tabou de l’inégalité des cultures

« Ailleurs », nous suspendons notre jugement, car nous devons par-dessus tout nous garder de porter sur leurs mœurs « exotiques » une appréciation suggérant ou impliquant que notre forme de vie pourrait être supérieure à la leur ; « ici », nous sommes constamment pressés de juger pour réformer, et il serait inadmissible de laisser les choses en l’état car rien n’est plus urgent ni plus juste pour les hommes et les femmes que nous sommes que de reconnaître, déclarer et faire valoir nos droits, tous nos droits, les droits humains. Cette division de l’esprit caractérise la posture progressiste dans laquelle nous nous sommes installés lorsque l’empire occidental a commencé à refluer. Elle continue de dominer l’esprit public même si elle suscite un malaise croissant depuis que les « gens d’ailleurs » sont arrivés « ici » en grand nombre, et que « leurs mœurs » sont installées dans le lieu où nous agissons au lieu de caractériser seulement celui que nous regardons ou visitons.

(…)

D’une part, nous posons que les droits humains sont en principe rigoureusement universels, valant pour tous les êtres humains sans exception ; d’autre part, nous posons que toutes les « cultures », toutes les formes de vie, sont égales, et que toute appréciation qui tendrait à les juger au sens plein du terme, qui ainsi envisagerait au moins la possibilité de les hiérarchiser avec justice, serait discriminatoire, donc que tout jugement proprement dit serait attentatoire à l’égalité des êtres humains. D’une part, tous les hommes sont égaux ; d’autre part, toutes les « cultures » ont droit à un égal respect, même celles qui violent l’égalité des êtres humains, par exemple, comme c’est souvent le cas, en maintenant les femmes dans une condition subordonnée

  • L’inconséquence de l’Occident face à l’islam

Toutes les cultures sont égales parce que ce sont des êtres humains qui en sont membres et leur donnent vie ; si je rabaisse telle culture parce que les femmes y sont rabaissées, je rabaisse tous les êtres humains qui en sont membres, suscitant par mon jugement cette inégalité que je réprouvais et me proposais de combattre. Ce n’est pas un spectacle rare de voir la même personne s’indigner de la condition des femmes en régime musulman, et dans le même souffle condamner toute appréciation péjorative ou critique portée sur l’islam comme ensemble humain et forme de vie.

(…)

Nous craignons qu’en jugeant la conduite de nos concitoyens d’une « autre culture » selon le critère universel dont nous nous réclamons, nous introduisions entre « eux » et « nous » une inégalité contraire à ce critère. Non seulement ce critère n’est pleinement applicable que « chez nous », mais il ne s’applique effectivement qu’à « nous », c’est-à-dire aux citoyens qui ne viennent pas d’ailleurs. Un éminent sociologue, spécialiste reconnu de l’islam, réprouve les chrétiens qui font publiquement des réserves sur les « droits LGBT » car ils se mettent ainsi en contradiction avec les « valeurs communes européennes », mais il déclare « compatible avec nos sociétés modernes » l’islam « pas forcément libéral » des « nouvelles élites musulmanes ». Ainsi Olivier Roy réprouve-t-il explicitement chez les chrétiens ce qu’il s’abstient de juger chez les musulmans.

  • La barbarie respectable

Le « barbare » présente une double nature. D’une part, il est effectivement barbare ; ses mœurs par exemple sont gravement contraires aux droits des femmes, et on ne saurait d’aucune façon les approuver ; d’autre part, sa barbarie est la preuve que la nature humaine, ou la nature des choses humaines, ne comporte aucun principe de force et de bonté capable par lui-même d’ordonner le monde humain ; l’aberration de ses mœurs témoigne de l’errance ou de la faiblesse de la nature humaine si nous voulions y chercher la règle de notre vie. Dès lors, si nous condamnons la culture du « barbare », si nous la condamnions comme barbarie sans guillemets, nous supposerions à la fois que la nature humaine comporte une règle ou un ordre – nous supposerions qu’il y a une nature humaine, et que les hommes peuvent s’y soustraire ou aller directement à son encontre. Nous supposerions que la barbarie résulte du mauvais usage que les hommes font de leur liberté, chose impossible puisqu’elle est la forme même que leur liberté a prise ou s’est donnée. (…) La barbarie du barbare est la preuve empirique du principe sur lequel la philosophie des droits entend construire l’ordre nouveau. La plasticité illimitée de la « culture » est la preuve empirique de la faiblesse de la loi dans la vie humaine, la preuve empirique que la loi, la règle de l’action, n’est pas donnée avec le fait d’être homme, avec la nature humaine. (…) Ainsi les lois exotiques ou barbares et notre liberté illimitée se rejoignent en ceci que les premières réfutent implicitement, la seconde rejette explicitement l’idée d’une loi naturelle, c’est-à-dire l’idée d’une liberté sous la loi. (…) À l’idée chrétienne, ou biblique, d’une humanité qui commence sous la loi, et qui, obéissante ou désobéissante, reste sous la loi, se substitue celle d’une humanité qui commence dans une liberté ignorante et toute loi (…) : le citoyen moderne, en se plaçant sous la loi qu’il a produite, entend rester, selon la formule du « Contrat social », « aussi libre qu’auparavant ». En d’autres termes, la loi désormais n’a de validité ou de légitimité que si elle vise à garantir les droits humains et se borne à cette finalité.

  • L’« individu-séparé », produit du délire mental occidental

Il n’y a de naturel que ce grain de vie qu’est l’individu-vivant séparé : ce postulat se traduit par la dénaturalisation de tous les caractères distinctifs de l’être humain, qu’il s’agisse du sexe, de l’âge, des capacités ou des formes de vie. Les règles publiques comme les conduites privées sont tenues de reconnaître et de faire apparaître qu’aucun de ces caractères de ne résulte d’une détermination naturelle ni ne peut se prévaloir de l’autorité de la nature. Cette recomposition du monde humain est présentée comme la concrétisation des doits humains compris dans leurs dernières conséquences, et bien sûr comme l’accomplissement ultime de la liberté puisque chacun est désormais autorisé et encouragé à composer librement le bouquet de caractères constituant l’humanité qu’il a choisie.

(…)

La force déterminante et transformante de cet élément – l’individu-séparé – tient à ceci que tout ce qui est naturel est en lui rassemblé et concentré. Tout l’énergie et toute l’autorité de la nature sont supposées résider dans cet élément qui est à la fois simple et indéterminé. Par ces traits, il ressemble plutôt aux constituants du monde physique qu’à ceux du monde humain. Ce n’est pas l’individualité de l’individu – le contenu propre de sa particularité – qui est considérée, c’est le fait d’être un individu-séparé, un individu « en général », le fait même de la séparation. (…) Cette opération consiste dans le rassemblement et la condensation des traits ou des caractères humains dans l’individu-séparé qui quant à lui n’a rien de proprement humain : chaque individu contient ou porte toute l’humanité, et cette assomption se répète indéfiniment et indifféremment en tout individu. (…) Sa nature est dépourvue de l’amplitude intérieure et de l’indétermination qui naissent de la pluralité significative des motifs humains. Son action est déterminée d’une manière qui se passe de délibération ou de choix réfléchi, ou qui réduit ceux-ci à la portion congrue : ce qui le meut, c’est une certaine « préférence » à laquelle s’arrête, sans raison particulière, sa faculté désirante.

  • L’homosexualité, cristallisation du rejet de la loi naturelle et de la déstructuration mentale occidentale

L’orientation homosexuelle, une fois reconnue comme un fait de nature si compact et si « indifférent » qu’il échappe au discours, devient la preuve manifeste que la nature humaine ne fournit pas d’indication sur la meilleure façon de conduire la vie humaine. Considérée dans cette lumière, l’homosexualité c’est la nature qui crie qu’il n’y a pas de loi naturelle. (…) Si une législation qui ne concerne directement qu’un très petit nombre de sociétaires a pu s’imposer en nos pays de manière si rapide et comme irrésistible, elle doit cet ascendant à l’ambition que j’ai dite métaphysique d’inscrire dans la loi positive la thèse selon laquelle l’ordre humain juste ou légitime exclut toute référence à une forme ou à une finalité naturelle.

Homosexualité en pays musulman : un témoignage…

Dans un précédent article ( https://islametoccident.fr/?p=4613 ), j’ai montré comment Frédéric Mitterrand relatait lui-même de façon publique une homosexualité vénale et tiers-mondiste dans l’autobiographie « La mauvaise vie », penchants tout à fait bien connus donc lorsqu’il fut nommé Ministre de la Culture et de la Communication de Nicolas Sarkozy. Il est intéressant de noter également son expérience toute particulière dans un pays musulman, l’Indonésie. Au regard de ce témoignage, on peut s’interroger sur la profondeur de la pénétration réelle de l’islam dans certaines couches de la population.

Les extraits ci-dessous sont tirés du chapitre intitulé « Bird » (pages 293 à 344) du livre sus-mentionné :

Avertissement : âmes sensibles s’abstenir. En effet, qu’on puisse considérer que  l’islam est une religion spirituellement très pauvre, fausse ou inutile est une chose ; mais c’est autre chose d’insulter le sentiment religieux par l’étalage d’une perversion aussi abjecte qu’insultante : car, quand bien même ce récit serait véridique, il faut être sacrément tordu pour trouver un malin plaisir à faire un objet littéraire de l’association de l’orgasme sodomite avec l’appel du muezzin et la personne de Mahomet.

Djakarta n’intéresse personne, hormis les hommes d’affaires planqués dans les palaces climatisés de l’ère Suharto où ils prennent le pouls du grand malade indonésien en attendant la guérison par le retour de la corruption universelle et des marchés foireux. On la dit dangereuse, labyrinthique, pourrissoir à bandits et fanatiques de tout acabit.

(…)

Ville de Javanais musulmans qui croient aux esprits et aux sortilèges, de Chinois qui prétendent ne plus l’être et se font prudemment catholiques, de déracinés des îles lointaines entre mosaïques malaises et peuples de la mer aux ancêtres mélanésiens.

(…)

Heidi me fixe près du Mc Do. Heidi pas comme Mitchell ou Cochran, il insiste d’emblée sur l’orthographe et j’imagine un échappé de l’Oberland bernois dans son passé, rendu fou par la chaleur et l’amour.

(…)

Je rame et j’ai l’impression d’avoir tout faux ; il s’agit sans doute de l’un de ces jeunes gens qui aiment parler aux étrangers pour le seul plaisir d’un échange amical. Je n’ai pas encore l’usage de Djakarta et je suis finalement prêt à me contenter de la vision peu encourageante des gosses faméliques draguant dans les ténèbres du parc au pied de mon hôtel et des voyous aux yeux exorbités par la colle qui me serraient dans l’affreuse boîte à pédés surpeuplée que j’ai découverte la veille. Spectacles angoissants et risques inutiles. En revanche, le malentendu avec Heidi s’estompe assez vite. On est en pays musulman, la retape exubérante n’a pas cours, une réserve minimale est de mise, mon Cicérone improvisé s’y conforme. Pourtant, je ne tarderai pas à apprendre que la ville n’est pas en reste de débordements variés et qu’à peu près tout le monde est disponible pour peu que l’on connaisse le code. Heidi sent bien que je flotte et que notre entretien tire en longueur. Il s’en tient là pour les convenances et propose de m’accompagner à mon hôtel ; il connaît les types de la sécurité et ils laissent monter les boy-friends dans les chambres. Il a dit les boy-friends au pluriel et entreprend de me présenter plusieurs de ses copains qui attendent également leur autobus ; sans me laisser le temps de réagir et de décliner cette soudaine proposition de nouvelles connaissances.

(…)

Heidi décidément connaît bien son affaire et persévère dans son casting infernal tout en me surveillant du coin de l’œil ; c’est fascinant de le voir opérer tel un épervier qui fond sur ses proies. En quelques instants, nous voilà à la tête d’une petite troupe on ne plus aimable et souriante. Il ne reste plus qu’à choisir.

(….)

La situation m’échappe ; je suis passé d’un seul coup de la conversation débat pour étudiants méritants à la perspective d’une partie fine entre inconnus ; je flaire le traquenard ; l’atmosphère ne me dit plus rien qui vaille car prétendants et public rivalisent d’exclamations et de grands rires en javanais, sans doute pour évaluer l’article blafard, froissé et transpirant qui leur est proposé ; gêne et scandale à l’horizon, tout ce que j’appréhende.

(…)

J’ai tellement envie de m’en aller et de me retrouver seul. Pourtant je me suis trompé sur leur compte ; ma résistance est agréée, l’étau se desserre, sans manifester amertume ni déception, chacun repart de son côté en souriant et le joli Chinois me glisse sa carte de visite avec portable et e-mail pour le cas où je changerais d’avis.

(…)

Je comprends qu’Heidi a seulement cru bien faire ; nous avions respecté le délai de politesse raisonnable, moi par timidité et lui par courtoisie ; ensuite le projet de passer à une seconde étape en y associant un ou plusieurs nouveaux venus s’était imposé naturellement puisqu’il pouvait désormais répondre aussi bien d’eux que de moi-même.

(…)

Nous franchissons sans encombre l’obstacle des vigiles qui regardent obstinément ailleurs à notre passage et, en refermant sur nous la porte de ma chambre, je me demande ce que je vais bien pouvoir faire de ce garçon qui ne m’attire pas beaucoup. Je suis familier de ce genre de situations, il arrive qu’un étrange souci de civilité et la crainte de décevoir m’entraînent dans de telles aventures ; au pied du mur, je ne songe plus qu’à abréger toute conversation et à m’endormir au plus vite. Heureusement, Heidi n’est pas un amant frénétique, il se prétend aussi fatigué que moi et on se couche devant la télévision comme un couple de retraités.

(…)

Bientôt nous dormons ensemble chaque nuit comme deux frères.

(…)

Heidi connaît la ville comme sa poche et les bordels n’ont pas de secret pour lui ; il voudrait absolument m’y emmener alors que je deviens de plus en plus pudique et sage.

(…)

Il revient régulièrement à la charge ; puisque je persiste à ne pas vouloir de son ami chinois, il faut que je le suive chez ces « nice boys very clean » qui brûlent manifestement de me connaître.

(…)

Il ne faut pas tarder, je repars demain matin ; je cède pour qu’il n’y ait pas de nuage entre nous et aussi parce que je voudrais tout de même voir à quoi ressemble la « very good place » qu’il a choisie pour moi. Une expérience intellectuelle somme toute plutôt amusante et le corps froid comme une bûche. Ça ne marche pas du tout comme à Bangkok ; les bordels sont répartis un peu partout dans la ville, il n’y a pas de mise en scène plus ou moins sophistiquée, et là où me conduit Heidi tout se passe dans une sorte de garage à garçons largement ouvert sur la rue où les candidats vautrés sur des matelas à même le sol regardent vaguement les habituelles séries guimauve à la télévision, échangent des plaisanteries salaces tout en feuilletant des magazines pornos remplis de filles nues. Des Chinoises et des Japonaises aux yeux débridés et au sexe recouvert d’un string couleur chair. Le patron, sa femme, leurs enfants, entrent et sortent à tout instant avec des sodas, des bols de soupe ; les marmots changent de chaîne, on rigole en famille. Aux murs des photos de sportifs et de vedettes, des portraits de Soekarno et de sa fille, en matrone à lunettes et chignon dans le style « goudou » quinquagénaire, qui est le nec plus ultra des femmes convenables, et puis aussi des chromos relatant la vie du Prophète.

(…)

Pas d’étrangers et l’impression que tout le monde se connaît. On ne s’éternise pas à faire son choix, les garçons n’émettent aucune objection, le prix est connu d’avance, le patron ou sa femme encaissent avec de grands sourires, on monte comme si on allait visiter.

(…)

Heidi est désolé. Je ne baise pas avec lui, je ne veux pas du joli Chinois, je dédaigne ces garçons qui n’ont peut-être pas très bonne mine mais sont quand même bien baraqués.

(…)

Un grand type surgit du déluge ; il porte un ciré jaune luisant de pluie, une sorte de casque de chantier par-dessus un foulard qui masque presque complètement son visage ; on dirait l’un des manifestants samouraïs des guérillas urbaines asiatiques. Heidi me donne un coup de coude ; merci, j’avais remarqué ; cette apparition soudaine a d’ailleurs réveillé l’assistance qui accueille le rescapé de la tempête avec forces salutations et rires sonores ; c’est manifestement le caïd de la bande. Il dépose sa panoplie, enlève son tee-shirt de base-ball et l’essore sur le pas de la porte tout en apostrophant ses acolytes. Trempé, torse nu et vigoureux, il exsude l’énergie, la vitalité ; la peau mate est un peu sombre ; des tatouages abstraits d’initié sur les épaules, les traits du visage marqués et les muscles saillants, un paysan qui n’a pas été démoli par la ville, bien rustique et fier de l’être quand la mode est aux poupées chantantes. La vieille poigne d’acier à laquelle je ne croyais plus s’est abattue brusquement sur ma nuque ; mes molles résolutions s’envolent, ma léthargie s’évapore ; au fond, la pluie ne va sans doute pas s’arrêter de sitôt ; dans « La mousson », Lana Turner la voyait tomber pendant des heures et cela la rendait folle ; cet endroit est finalement très sympathique, c’est mon dernier soir à Djakarta et demain je serai dans l’avion.

Il s’appelle « Bogos », ça ne s’invente pas, et il paraît que c’est un prénom très courant par ici. Heidi respire. La chambre est évidemment au-delà du sordide et le grabat de fer rouillé une bombe à tétanos. Je passe la serviette humide et dégueulasse sur la toile cirée qui recouvre le matelas pourri. Mon côté fée du logis envers et contre tout amuse le fauve samouraï qui m’observe d’un air narquois ; avec ce qu’il me réserve, à quoi bon jouer les vieilles demoiselles occidentales ; je laisse tomber mes nostalgies d’eau de Javel et je concentre ce qu’il me reste de sagesse sur quelques précautions élémentaires. La suite s’annonce quand même pas trop mal, une sorte de croisière exotique dans le vertige sidéral de notre silence et du vacarme obsédant de la pluie. Mais la bande-son nous réserve une sacrée surprise ; en plein flash, soudain, le muezzin débarque sans crier gare et appelle à la prière. Une de ces cassettes que des mains pieuses envoient plein tube. « Allah Akbar » écrase tout sur son passage et Mohammed el Rassoul, le Prophète, s’assure du terrain ; comme s’il relançait ses disciples à l’assaut des villes perverties, il fend le fleuve céleste, déborde partout dans la chambre, bat comme un ressac contre les murs ; électrochoqué, je tente de l’apercevoir par la lucarne, dans le placard, sous le lit ; omniprésent, insaisissable, le messager du Clément, le serviteur du Miséricordieux est intraitable ; il enfle avec la voix du muezzin, pompe tout l’air de la pièce, me paralyse sous l’incantation du verbe et la violence de l’attaque. Je sens qu’il darde ses yeux sur moi et j’ai l’impression de respirer son haleine. Et si mon timonier personnel, brusquement dégrisé par ce retour offensif de la foi, s’avisait de me rejeter brutalement en criant au sacrilège ? « Haram, haram », le client n’est qu’un roumi qui détourne les jeunes croyants, repoussons le péché et sus aux infidèles corrompus ; ça ne doit pas plaisanter avec la religion et la protection des bonnes mœurs sur les hauts plateaux de Java ; des barbus au regard fou, des fillettes en hijab défilent devant moi, ils réclament le châtiment du ciel pour ramener le jeune égaré sur le droit chemin et piétiner l’impie comme une bête venimeuse. Mais non, mon Bogos a les idées larges et tout ce boxon l’amuse ; il tape en souriant contre la paroi près du lit pour me montrer que le muezzin psalmodie de l’autre côté, la cloison est mince comme une feuille de papier, nous collons à la mosquée du quartier ; ça ne me rassure pas, les fidèles ont dû nous entendre, un peu plus et on se retrouvait en plein minaret. Il se tord de rire devant ma réaction, je prends sur moi pour avoir l’air d’attendre plus calmement la fin de cet autre orage ; lui, couché qui m’observe en continuant à se marrer et moi, assis sur le rebord du lit, encore aux aguets. Bientôt la cassette pile sur un dernier « Allah Akbar », l’appel à la prière s’achève et le muezzin se tait, le Prophète, le barbu et les fillettes sortent de la chambre et réintègrent la mosquée, c’est à eux maintenant d’être envahis par les odeurs de cuisine de la patronne et les hurlements des teenagers qui accueillent des idoles de la chanson sur Canal Indonesia. Il me semble que le pluie se fait moins forte ; j’ai eu peur, je me sens seul étrangement mélancolique, le cœur lourd d’être si loin ; le garçon devine-t-il quelque chose ? Il me serre dans les bras, très doucement, il me chantonne à l’oreille des sourates du Coran comme s’il me disait des mots tendres. En arabe et sans savoir que c’est un peu mon autre langue.

Homosexualité et islam : un pacte germano-soviétique ?

Face à l’apathie du judaïsme et du christianisme au regard de la promotion institutionnelle de l’homosexualité en France aujourd’hui, on peut se demander ce qu’il va en être avec l’islam, qui considère également l’homosexualité comme une abomination. Certes l’islam profite à plein aujourd’hui de la défense de toutes les « diversités » pour revendiquer pour sa part contre la société laïque l’autorisation du port du voile islamique en toutes occasions, ainsi que de la burqa (la loi n’étant d’ailleurs pas appliquée comme chacun peut le constater), la séparation des hommes et des femmes dans certains lieux publics (ex. piscine) via des horaires adaptés, etc. Mais qu’en sera-t-il lorsque l’islam aura eu raison d’ici quelques années de cette laïcité française moribonde ? L’islam va-t-il faire « ami-ami » avec la ligue LGBT ? Ne pourrait-on pas déjà tenter l’expérience d’aller planter des drapeaux LGBT (qui poussent comme des champignons aujourd’hui dans le quartier du Marais) à Saint-Denis ou à Aubervilliers, juste pour voir ?

Pour comprendre l’évolution de notre société et ce qui, pour certains, constitue de simples fredaines ou même un comportement devenu anodin puisque objet de littérature, il peut être utile de relire l’autobiographie « La mauvaise vie » écrite par Frédéric Mitterrand, qui y décrit le tourisme homosexuel qu’il pratiquait en Thaïlande (notamment dans le quartier de Patpong à Bangkok), profitant de la misère de certains couches de la population thaïlandaise réduites à ce triste commerce, celui-ci n’ayant visiblement pas trouvé en France le matériel et l’exotisme qu’il recherchait. Et si Frédéric Mitterrand a nié des penchants pédophiles, on peut s’interroger sur les sentiments qu’il nourrissait à l’égard non pas de ceux qu’il aurait pu appeler « de beaux hommes » mais qu’il appelait ses « garçons ».

Il est important de noter que ce livre a été publié aux éditions Robert Laffont en mars 2005. Les mœurs de Frédéric Mitterrand ainsi rendues publiques n’ont semble-t-il pas handicapé sa nomination comme directeur de l’Académie de France à Rome (2008-2009) puis surtout sa nomination comme ministre de la Culture et de la Communication pendant 3 ans (juin 2009 à mai 2012), c’est-à-dire comme représentant devant le monde des valeurs françaises, dans un contexte de valorisation de l’homosexualité qui s’est finalement conclu par l’adoption en 2013 de la loi autorisant le mariage homosexuel.

PS : On attend avec impatience l’autobiographie de son comparse Jack Lang !

Les extraits ci-dessous sont tirés du chapitre intitulé « Bird » (pages 293 à 344) du livre susmentionné :

Dans chaque club, les garçons se tiennent sur la scène très éclairée par petits groupes de quatre ou six ; ils portent la tenue distinctive de l’établissement et de sa spécialité, minimale et sexy : maillot 1900 à bretelles ou cycliste pour les athlètes, boxers shorts, slips, strings pour les minets ou pseudo-voyous, les follassons ont droit à des mini-jupes. Ils demeurent immobiles, silencieux, corps bien droit et jambes légèrement écartées, l’air absent ou souriant selon la classe du club où la catégorie supérieure demanderait plutôt qu’ils se montrent impassibles, au moins en début de soirée, et tous le regard perdu vers la semi-obscurité de la salle en contrebas, la pénombre d’où la clientèle les observe en se faisant servir des verres. Le numéro est accroché à l’aine, en évidence. La plupart d’entre eux sont jeunes, beaux, apparemment épargnés par la dévastation qu’on pourrait attendre de leur activité. J’apprendrai plus tard qu’ils ne viennent pas tous les soirs, sont souvent étudiants, ont une petite amie et vivent même parfois avec leur famille, qui prétend ignorer l’origine de leur gagne-pain.

(…)

Quand l’un des serveurs vient leur glisser à l’oreille qu’ils ont été choisis, ils cochent une petite case sur un tableau avant de se diriger vers le bar d’un air parfaitement dégagé et les autres garçons se gardent poliment de commenter la transaction qui s’ébauche.

(…)

Une fois que la réservation a été confirmée, après une présentation qui s’éternise rarement, le garçon se rhabille prestement en coulisses, et revient ; il n’y a plus qu’à régler les consommations, la commission au club due par le client et à sortir au milieu des courbettes, des marionnettes grimaçantes qui font office de loufiats et lancent d’une voie suraiguë : « Good night Sir, see you again ». On peut prendre deux garçons, ou même plusieurs, aucune objection la réponse est toujours : « I want you happy ». Contrairement à une assertion généralement colportée, il y a peu de ruines sexuelles occidentales parmi le public, la clientèle est en majorité locale, d’âge moyen, bien convenable et sort en bande légèrement arrosée au whisky-coca.

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Il existe certainement des établissements de ce genre ailleurs qu’enThaïlande ; Amsterdam ou Hambourg ; mais j’ai mis trop longtemps, je viens de trop loin, je dois absolument continuer, pousser bien plus en avant pour parvenir à mes fins ; je ne veux pas courir le risque de rencontrer des garçons qui m’en rappelleraient d’autres, d’être confronté à des situations qui resteraient familières, d’entendre des paroles que je pourrais comprendre. Il me faut l’inconnu, la terre étrangère, le pays sans repère. Là où on ne saura jamais rien de moi, il existe une chance, si ténue soit-elle, que j’obtienne l’abandon et l’oubli, la rupture des liens et la fin du passé. Le choix.

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Mon garçon enlève brusquement son tee-shirt comme il doit le faire au sport sans même se rendre compte de la grâce virile de son mouvement et il secoue la tête pour remettre en place ses cheveux ébouriffés par l’encolure. Cette vision me tétanise un peu plus tandis que je l’observe depuis la porte ; je suis incapable de m’approcher de lui, de desserrer l’étau qui m’écrase la nuque et de maîtriser les frissons qui me prennent. J’avais oublié depuis longtemps des sensations si violentes. Bizarrement, il a plus de mal à retirer son pantalon et son caleçon américain, il évite mon regard, un fond de pudeur, une ombre d’inquiétude peut-être devant mon comportement qui doit lui paraître exagéré, insolite.

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Tout est impeccable, aussi bien dessiné que le reste. D’où vient cette légende qui voudrait que leur sexe soit d’une taille ridicule ? Je peux attester du contraire même si je ne suis pas un fanatique des comparaisons superlatives qui occupent tant les conversations de certains pédés. Je sors de ma stupeur, je pose sur ses habits quelques billets défroissés, nettement plus que la juste somme indiquée par le manager du club, mais il ne semble pas y prêter attention. Aussi étrange que cela puisse paraître, la prostitution est un tabou dans ce pays, à tel point que le mot qui pourrait la désigner n’existe même pas.

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Avec un petit signe de la main, il m’indique la salle de bains, passe devant mois sans me toucher, déchire d’un coup de dents l’étui de cellophane qui emballe les serviettes et le gant de toilette et commence à se doucher en m’invitant de la tête à le suivre.

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Je me déshabille et le rejoins sous la douche ; au cas où il se poserait encore des questions sur l’effet qu’il me fait, elles n’ont plus de raisons d’être et il me savonne gaiement, cette fois bien rassuré.

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Nous nous essuyons avec mille précautions ; il suffirait d’un rien pour que mon corps me trahisse et que j’en aie fini. D’un seul coup. Je ne sais pas s’il pense comme moi que ce serait trop bête mais il admet tout à fait que je prenne mon temps et il me laisse l’initiative. Je n’ose pas encore l’embrasser, mais je le caresse, je le touche et il en fait autant. Nous regagnons la chambre ; ils ont décidément tout prévu, un rhéostat permet de tamiser les lumières. Alors que nous sommes étendus, je tente un baiser sur les lèvres du garçon, j’avais bien tort d’hésiter, il embrasse merveilleusement bien, sans doute avec la même adresse qu’avec sa copine, il y revient autant que je le souhaite, lèvres fraîches, langue en profondeur, salive salée de jeune mâle sans odeur de tabac ni d’alcool. Sa peau est d’une douceur exquise, son corps souple se plie quand je l’effleure et quand je le serre et j’ai l’impression qu’il éprouve du plaisir en quelque endroit que je le touche. Le fait que nous ne puissions pas nous comprendre augmente encore l’intensité de ce que je ressens et je jurerais qu’il en est de même pour lui. Ce qui ne m’empêche pas de parler, de lui dire des mots tendres, qu’il reprend à la volée et répète en désordre avec de grands rires. Il me lèche avec une délicatesse extraordinaire et je vois sa nuque, son dos, son cul dans la glace au plafond, la masse aux reflets bleus de ses cheveux quand je baisse la tête pour regarder son visage si attentif à ce que j’éprouve. Je ne sais d’où il a sorti les capotes, mais il nous les enfile en un clin d’œil et avec une dextérité de voleur à la tire. C’est lui qui décide désormais, et ça se complique un peu ; son corps me tient tout entier, son sourire découvre ses dents serrées, ses yeux sont fixés dans les miens, mais sans aucune dureté dans le regard ; avec une lueur de ruse malicieuse et de joie comme s’il s’étonnait le premier de ce qu’il est en train de faire. Il y a des choses que je n’assume plus depuis une mauvaise expérience avec un Marocain, il y a trente ans dans un sauna. C’était un ouvrier immigré, assez beau gosse, qui ne pensait qu’à son plaisir et se vengeait de tout le reste, en bon macho, de la lutte des classes au bout du zob enfoncé jusqu’à la garde dans le cul des jeunes bourgeois. Il m’avait blessé, infecté d’une maladie, souffrance tenace et secrète dont j’ai mis des mois à me guérir. Je n’ai plus recommencé. Mais là, c’est différent, je n’ai même pas mal, je le laisse m’emmener où il veut, pourvu que ce soit avec lui ; il est devenu mon homme.

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Je suis pris d’un sentiment immense de compassion et de tendresse à son égard, à le voir si docile et démuni, alors qu’il m’avait paru le plus libre et le plus fort de tous, le jeune roi des clubs couché avec un autre salaud de menteur étranger en attendant que cela passe ; ma honte comme un chagrin d’enfance glisse sur son silence et son corps nu, enveloppe ses pauvres vêtements si bien pliés sur la télévision et ne trouve pas les mots qu’il ne comprendrait pas d’ailleurs ; mon désir s’évanouit à la vitesse du skytrain qui le ramènera tout à l’heure vers sa banlieue pourrie, une poignée de bahts dans la poche à dépenser aussitôt en babioles inutiles. Dehors, j’entends les chauffeurs de taxi et les loufiats qui s’invectivent dans un bruit de crécelle ; je sens l’odeur d’essence et d’huile du parking qui dégorge du ventilateur. Il n’y a plus un soupçon de joie ni d’émotion dans cette chambre ripolinée de fausse clinique. Trente ans de mauvaise baise pour en arriver là. Je me retire gentiment, allons ce n’était qu’un jeu, rien de grave, nous n’aurons jamais de chance ; il s’essuie les yeux, les rouvre, se remet à sourire tandis que je me tourne de côté et plonge à toute allure, inerte, comme une pierre dans le miroir. A-t-il deviné que je l’ai vraiment aimé le temps d’un éclair et que j’ai eu tant pitié de lui, de moi de toute cette histoire qu’il ne m’était pas possible de continuer et de laisser comme ça dans un tel abandon. Pourtant, je le sens encore contre moi, il tapote de ses doigts le long de mon dos et gazouille des bouts de paroles en français qui ressemblent de moins en moins à celles de tout à l’heure. Il n’a sans doute rien senti, j’ai dû me raconter encore un de ces romans, nous voilà seulement revenus chacun dans notre monde. Après on s’est endormis. Tout de même, il avait dû se passer quelque chose pour qu’on se sente tellement épuisés. Quand on s’est quittés, les boîtes avaient fermé les marchands pour touristes faisaient un vacarme infernal en rangeant leur camelote dans les containers en fer.

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En partant, il s’est retourné en me décochant une dernière fois son incroyable sourire et il m’a montré du doigt la petite rue du club, j’ai senti qu’il me donnait sans doute rendez-vous pour les autres soirs, et puis il a disparu très vite en me laissant à la nuit où je l’avais trouvé. Je suis reparti pour Paris quelques heures plus tard. Je pense souvent à lui, j’espère que personne ne lui a fait de mal ; chaque fois que je vais avec un garçon, je le revois au moins un instant, devant moi, dans l’affreuse chambre fermée comme un bunker et j’ai l’impression de le trahir, lui, là-bas, si loin, mon garçon de Patpong.

Islam, immigration et violence : est-il possible d’étudier sérieusement la question ?

Depuis plusieurs décennies, la violence au nom de la religion est semble-t-il un monopole de l’islam, violence religieuse qui s’exerce entre musulmans ou à l’égard des non-musulmans et qui ravive d’ailleurs certaines persécutions sporadiques immémoriales comme celles subies par les coptes en Égypte. Cette violence, devenue institutionnelle dans les mouvements fondamentalistes comme Al Qaïda ou l’État Islamique, s’exerce sans provoquer de réflexion de fond sur son rapport à l’essence du système politico-religieux prôné par Mahomet. Seul un déni monumental est érigé pour faire rempart contre le questionnement, assorti d’un impitoyable tabou médiatique.

De la même façon, le rapport à la délinquance d’une doctrine qui prône ouvertement le droit au partage du butin pris sur les mécréants (explicitement traité dans le Coran, la vie de Mahomet et les hadiths) mériterait d’être approfondi. Tareq Oubrou lui-même reconnaissait il y a quelques mois dans son livre « un imam en colère » que de « 40 à 70% (selon les régions) de la population carcérale sont constitués par de jeunes musulmans » : n’est-il pas intéressant et utile de déterminer si cette sur-représentation a un lien avec la religion ou résulte d’autres facteurs ?

Si vous avez la curiosité de consulter le fichier de la police nationale faisant état des avis publics de recherche (mon précédent article http://islametoccident.fr/?p=684), vous constaterez que le site est « en dérangement » depuis des mois. Vous y lirez : « La consultation du site www.avisderecherches.interieur.gouv.fr est momentanément indisponible. Nos équipes travaillent à améliorer la qualité de ce site. Merci de réessayer ultérieurement. Nous vous prions de bien vouloir nous en excuser. » L’administration a-t-elle l’intention de rendre à nouveau publiques à l’avenir ces informations ou ment-elle tout simplement ?

Bien entendu, l’impact possible de l’immigration illégale et économique sur la délinquance fait partie des autres tabous qui transforment la France en dictature de la pensée mondialiste. Ainsi, des intellectuels français semblent avoir troqué l’immigré européen ou asiatique – qui ne fait plus recette dans l’inconscient collectif du fait sans doute d’une intégration peu ou prou réussie – pour le migrant, principalement d’Afrique du Nord, d’Afrique noire, de Syrie, d’Afghanistan, ou d’autres pays musulmans où il est difficile de vivre – la grande majorité des migrants étant d’origine économique –, les pays musulmans riches du Golfe n’ayant d’ailleurs pour leur part aucune intention de les accueillir ; mais, curieusement, le monde médiatique semble peu s’interroger sur ce dernier aspect.

L’abandon par ces intellectuels d’une approche strictement rationnelle et documentée au profit de l’émotion est ici au service des tabous. Cette façon de traiter les problèmes sous l’angle essentiellement humanitaire et émotif, et non politique (accords de développement, lutte contre la corruption, etc.) – tout en se voilant pudiquement la face sur la question religieuse, taboue –, ne peut en effet que conduire à des catastrophes (racket des passeurs, alimentation de mafias locales, maltraitance, morts en mer, absence d’intégration et communautarisme dans les pays d’émigration, etc.) en renforçant un flux de plus en plus massif de personnes que les O.N.G. vont presque maintenant chercher sur le continent comme l’indique l’article du 14 juin 2017 du New York Times intitulé « Efforts to Rescue Migrants Caused Deadly, Unexpected Consequences » (https://www.nytimes.com/interactive/2017/06/14/world/europe/migrant-rescue-efforts-deadly.html?_r=0), article qui fournit notamment une carte des lieux de sauvetage tout à fait intéressante :

https://www.nytimes.com/interactive/2017/06/14/world/europe/migrant-rescue-efforts-deadly.html?_r=0

Même Bill Gates s’est ému récemment (interview accordée au journal allemand « Die Welt » le 2 juillet 2017 https://www.welt.de/vermischtes/article166152589/Der-Druck-ist-enorm-und-er-wird-wachsen.html) des effets désastreux de cette gestion et de la sous-estimation volontaire de l’impact sur les peuples européens de cette crise migratoire ; c’est dire !

La marche des musulmans contre le terrorisme

À l’approche de l’anniversaire du massacre de Nice, l’imam Hassen Chalghoumi a pris en juin 2017 la tête d’un groupe de musulmans et entamé une tournée  pour dénoncer cet islam qui ne serait pas l’islam. Comme à l’habitude, les incantations sont nombreuses mais le contre-argumentaire aux affirmations des musulmans fondamentalistes (Al Qaïda, État Islamique notamment) inexistant.

Le plus inquiétant est ce que dit cet imam du développement du fondamentalisme musulman dans les banlieues françaises. À la question de Jean-Pierre Elkabbach « Vous sentez monter des salafistes en Seine-Saint-Denis en ce moment même ? », l’imam Chalghoumi répond en effet : « Oui, le terrain est tellement vide, c’est triste, que le salafisme et le wahhabisme se développent énormément. »

La marche des musulmans contre le terrorisme 1707