







L’attentat-suicide de Manchester est l’occasion de rappeler que la doctrine de l’islam valorise de façon claire et incontestable le martyr pour la cause d’Allah, question déjà abordée dans un article précédent (cf. http://islametoccident.fr/?p=1965).
Ce type d’événement est généralement aussi l’occasion pour les journalistes d’affirmer avec aplomb que les attentats-suicides ne peuvent être que l’expression d’un trouble psychologique chez des personnalités profondément déséquilibrées, dont la pathologie dédouane ainsi l’islam de sa responsabilité dans les actes de violence.
En réalité, l’Occident matérialiste et déchristianisé n’est plus en mesure de concevoir que l’homme puisse être réellement mu par des considérations spirituelles ou un engagement moral particulier, jusqu’à y sacrifier sa vie. À cette aune, comment considérer un moine chrétien qui se cloître pour le restant de ses jours ou un kamikaze japonais autrement que comme un fou ? Le consommateur que rend hystérique la sortie du dernier iPhone ou son artiste de variété favori lors d’un concert est-il un modèle d’équilibre ?
L’émission de France 2 « Un oeil sur la planète », consacrée en 2016 à la Syrie, trace le portrait intéressant d’un combattant musulman qui accepte donner sa vie pour la cause en laquelle il croit : le calme de ce sacrifice et la rationalité de la démarche ne semblent guère relever de la folie. Ce combattant va jusqu’au bout du jihad qu’il mène au nom de l’islam. Un reportage à méditer quant au rapport de l’islam à la violence.
L’émission « Arrêt Sur Images » fait partie des rarissimes bonnes émissions sur internet qui n’hésitent pas à aborder des sujets qui fâchent, résistent aux pressions en creusant avec courage ces sujets, en dénonçant des mensonges et en disant des vérités qu’on veut cacher, et qui surtout invitent des personnes qui ont quelque chose à dire, et pas seulement les ténors de la communication, du journalisme, des chaires professorales de l’élite française, etc. qui, le plus souvent, ne disent rien de vraiment intéressant et vendent leur discours politiquement correcte et leurs publications.
Mais, s’il y a un sujet bien difficile à conceptualiser, même dans le cadre de ces émissions, c’est le dévouement à une religion jusqu’à la mort. L’émission d’Arrêt sur Images du 7 janvier 2016 en est un bon exemple. Daniel Schneidermann s’interroge certes sur la détermination des combattants de l’État Islamique dans le cadre d’une émission consacrée au jihad mais semble incapable d’assimiler l’idée que des personnes puissent volontairement, en toute conscience, après mûre réflexion, accepte de mourir de façon certaine en combattant, c’est-à-dire, dans leur référentiel, de mourir martyr au combat.
Le reportage pourtant laisse clairement entrevoir que le combattant suivi par les journalistes n’a rien d’un déséquilibré, atteint de douloureux problèmes psychiatriques qui seraient l’unique cause d’un désespoir qu’il s’apprête à noyer dans la dissolution de son corps et de la mort. Au contraire, il semble tout à fait normal, et a même une femme avec laquelle il entretient semble-t-il une relation normale.
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Il est vrai que dans le référentiel occidental, on a oublié depuis longtemps l’idée qu’on pouvait véritablement croire dans une religion et agir en conséquence. Ce courage, ou plutôt cette intime conviction, a déserté les plaines polluées du consumérisme occidental depuis des décennies. Les gouvernements tentent encore de l’entretenir – avec difficulté – dans les armées (qu’une armée occidentale perde de nos jours un soldat et c’est un drame en matière de communication : la guerre n’est plus « propre ») car il arrive parfois des situations difficiles où l’on sait que les chances d’en sortir vivant sont infimes. Mais on ne se sacrifie plus guère pour la patrie ces derniers temps.
Que dans le monde moderne, un individu puisse encore concevoir qu’il atteindra le paradis en mourant, conformément à ce que sa religion – l’islam – lui enseigne de façon indubitable (cf. martyr), est proprement inconcevable pour un occidental. Éberlué, l’occidental n’a d’autre ressource que de considérer que l’individu en question est nécessairement atteint de troubles psychiatriques s’il vit en Occident, car s’il vit encore dans des pays arriérés mentalement ou économiquement, comme au Moyen Orient, le sacrifice de sa personne par le combattant est encore conceptualisable au nom de la défense de son pays de naissance : c’est ce que semble vouloir signifier Daniel Schneidermann. C’est une vision qui, malheureusement, en excluant une réflexion doctrinale qui a d’immenses conséquences, se prive de toute capacité d’analyse.
Selon Le Parisien du 28 décembre 2015, l’épouse française de Samy Amimour, un des trois kamikazes tués au Bataclan le 13 novembre, actuellement en Irak, a écrit à certaines de ses connaissances pour leur faire part de sa fierté.
Dans des courriels découverts par les enquêteurs après les attentats, elle se réjouit : « j’ai encouragé mon mari à partir pour terroriser le peuple français qui a tant de sang sur les mains ». « Je suis tellement fière de mon mari et de vanter son mérite, ah là là, je suis si heureuse… ». La jeune femme, qui vient d’avoir un enfant selon le quotidien, prévient son interlocuteur: « Tant que vous continuerez à offenser l’islam et les musulmans vous serez des cibles potentielles, et pas seulement les flics et les juifs mais tout le monde. »
Mariée religieusement à Samy Aminour, qu’elle a rencontré en Seine-Saint-Denis, la jeune femme de 18 ans a quitté le lycée en 2014 pour rejoindre en Syrie son mari (qui était chauffeur de bus en France). Son mari, mort à 28 ans le 13 novembre au Bataclan, était né et avait grandi à Drancy, en Seine-Saint-Denis, ville dont dépend le cimetière de La Courneuve où il a été inhumé le soir du réveillon de Noël.
La femme de Samy Amimour n’a apparemment rien d’une folle. Pour un musulman (ou une musulmane) totalement engagé dans sa religion et qui a vraiment foi en l’islam, comme pouvaient l’avoir les premiers partisans et compagnons du Prophète Mahomet, il n’y a rien de surprenant à donner sa vie pour Allah et son Messager.
Il faut en effet juste rappeler que les appels au martyre dans le combat contre les non-musulmans – les mécréants – sont nombreux dans le Coran et dans la Tradition. Le martyre y est extrêmement valorisé et un des moyens les plus sûrs d’atteindre le Paradis.
Voici un petit échantillon de quelques textes sacrés, que reconnaissent tous les musulmans encore aujourd’hui – il est important de le souligner – pour en être convaincu :
Sourate 3, versets 169 & 170 : « Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier d’Allah, soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus et joyeux de la faveur qu’Allah leur a accordée, et ravis que ceux qui sont restés derrière eux et ne les ont pas encore rejoints, ne connaîtront aucune crainte et ne seront point affligés. »
Sourate 3, verset 171 : « Ils sont ravis d’un bienfait d’Allah et d’une faveur, et du fait qu’Allah ne laisse pas perdre la récompense des croyants. »
Sourate 4, verset 69 : « Quiconque obéit à Allah et au Messager… ceux-là seront avec ceux qu’Allah a comblés de ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là ! »
Sourate 4, verset 74 : « Qu’ils combattent donc dans le sentier d’Allah, ceux qui troquent la vie présente contre la vie future. Et quiconque combat dans le sentier d’Allah, tué ou vainqueur, Nous lui donnerons bientôt une énorme récompense. »
Sourate 9, verset 111 : « Certes, Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier d’Allah : ils tuent, et ils se font tuer. C’est une promesse authentique qu’Il a prise sur Lui-même dans la Thora, l’Évangile et le Coran. Et qui est plus fidèle qu’Allah à son engagement ? Réjouissez-vous donc de l’échange que vous avez fait : Et c’est là le très grand succès. »
Hadith (Bukhari) : « D’après Jubayr Ibn Hayya, al-Mughîra a dit : « Notre Prophète, d’après le message qu’il a reçu de notre Seigneur, nous a annoncé que celui d’entre nous qui serait tué sur le chemin de Dieu irait au Paradis. »
Hadith (Bukhari) : « Samura a dit : Le Prophète a dit : « J’ai vu pendant la nuit deux hommes venir vers moi. Ils m’ont enlevé vers l’arbre, puis m’ont fait entrer dans une maison plus belle et plus magnifique, telle que je n’en ai jamais vu de plus somptueuse, et ils m’ont dit : Cette maison, c’est la demeure des martyrs ». »
Hadith (Bukhari) : « Anas Ibn Malik a dit : Le Prophète a dit : « Il n’est point d’adorateur (de Dieu) ayant obtenu auprès de Dieu une récompense qui se réjouirait à l’idée de revenir sur cette terre, obtînt-il même tout ce bas monde et tout ce qu’il contient. Il faut cependant faire exception pour le martyr, car lui se réjouirait de revenir sur terre pour être de nouveau tué (sur le chemin de Dieu). »
Hadith (Bukhari) : « Anas Ibn Malik a dit : Le Prophète a dit : « Personne des élus du Paradis ne voudrait revenir en ce bas monde, dût-il posséder n’importe lequel des biens de la terre, à l’exception du martyr ; car lui, il souhaiterait revenir en ce bas monde et être tué à nouveau, et cela dix fois de suite, étant donné ce qu’il sait des faveurs divines ». »
Hadith (Muslim) : « Jâbir a dit : Un homme dit au Prophète : « Où est-ce que je serai, si je suis tué (dans le combat pour la cause d’Allah) ? ». « Au Paradis », répondit le Prophète. L’homme jeta aussitôt quelques dattes qu’il avait dans la main, puis alla combattre jusqu’à ce qu’il fût tué. »
Le gouvernement français, comme d’autres en Occident – notamment en Allemagne ou en Belgique –, est incapable de communiquer sur le sujet puisqu’il pratique en public en déni de réalité systématique et hystérique sur la nature profonde de l’islam, tétanisé qu’il est par la présence de grandes communautés musulmanes dont certaines portions semblent déjà totalement hors de son contrôle sur le territoire français si on en juge par le développement manifeste de zones de non-droit où la police n’ose plus aller pour rétablir les lois de la République. D’ailleurs, la police n’aurait-elle pas parfois aussi l’ordre de ne pas trop y aller, entrant dans le jeu d’un marchandage implicite mais détestable : pas de police dans certaines banlieues mais en contrepartie pas d’émeutes comme en 2005 ? On peut vraiment se poser la question.
Aussi, vis-à-vis de l’opinion publique, tout est ramené à une banale affaire psychiatrique. Ce déni de réalité – sans exclure cependant l’ignorance et l’irresponsabilité pures et simples de nos politiques – se traduit par une censure systématique dans les médias, des poursuites en justice, des pressions de toutes sortes sur tous ceux qui osent élever la voix, même celles qui ne cherchent qu’à établir la vérité de façon rigoureuse et rationnelle quant à la véritable doctrine prônée par l’islam, telle que n’importe qui peut la lire dans les textes sacrés musulmans.
Le moindre propos tant soit peu critique vis-à-vis de l’islam court le risque d’être instrumentalisé judiciairement et transformé en incitation à la haine contre les musulmans, quand bien même ce n’est pas des musulmans dont on parle (la quasi-totalité ne connaît d’ailleurs visiblement les textes sacrés) mais de l’islam en tant que religion.
Dans ce beau pays qu’est la France, berceau de la liberté (en principe), penser est devenu dangereux et s’exprimer librement sanctionné régulièrement par la justice. Cela rappelle furieusement le régime qui s’appliquait à toutes les démocraties dites « populaires » qui n’avaient de populaire que leur nom mais qui tiraient toutes leur origine, comme d’autres grandes dictatures du XXème siècle, du socialisme. Ou cette très chère Révolution française, qui, si elle apporta de grands bienfaits, s’illustra malheureusement aussi par le Comité de Salut Public, le Comité de sûreté générale, la Terreur et la loi des suspects, etc., avec à leur tête des esprits dérangés et sectaires, comme aujourd’hui en France, et qui envoyèrent par fournées leurs victimes expiatoires à l’échafaud.
En revanche, si vous voulez vous attaquer aux chrétiens, traiter certaines personnalités politiques de « connes », insulter quelques millions de français qui votent mal selon vous en les accusant d’antisémitisme, de fascisme, voire de nazisme, vous avez généralement carte blanche ! Intellectuellement, la France est devenue une dictature qui cherche à étouffer ses enfants de souche !
Le plus extraordinaire est que certaines des critiques les plus vives et les plus directes sont parfois issues du camp musulman lui-même, lorsqu’il fait preuve de lucidité, dépassant le déni de réalité et le double discours, comme dans quelques ouvrages : Manifeste pour un islam des lumières (Malek Chebel), Un imam en colère (Tareq Oubrou), La réforme radicale (Tariq Ramadan : même lui…), Lettre ouverte au monde musulman (Abdennour Bidar), qui formulent des jugement tellement durs vis-à-vis de l’islam qu’on peut s’interroger sur le sens pour eux d’être encore musulmans ! Les mêmes propos dans la bouche d’un français de souche vous condamnent immédiatement à la relégation dans le camp islamophobe.
Le martyr au combat est extrêmement valorisé par l’islam. Allah aime les croyants qui combattent pour lui et les martyrs (chûhada) qui tombent sur le champ de bataille en son nom : ils seront reçus auprès d’Allah et jouiront de félicités éternelles. On est très loin du « jihad intérieur ».
Coran, sourate 2, verset 154 : « Et ne dites pas de ceux qui sont tués dans le sentier d’Allah qu’ils sont morts. Au contraire ils sont vivants, mais vous en êtes inconscients. »
Coran, sourate 3, verset 157 : « Et si vous êtes tués dans le sentier d’Allah ou si vous mourez, un pardon de la part d’Allah et une miséricorde valent mieux que ce que les mécréants amassent. »
Coran, sourate 3, verset 158 : « Que vous mouriez ou que vous soyez tués, c’est vers Allah que vous serez rassemblés. »
Coran, sourate 3, versets 169 & 170 : « Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier d’Allah, soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus et joyeux de la faveur qu’Allah leur a accordée, et ravis que ceux qui sont restés derrière eux et ne les ont pas encore rejoints, ne connaîtront aucune crainte et ne seront point affligés. »
Coran, sourate 3, verset 171 : « Ils sont ravis d’un bienfait d’Allah et d’une faveur, et du fait qu’Allah ne laisse pas perdre la récompense des croyants. »
Coran, sourate 3, verset 172 : « Ceux qui, quoiqu’atteints de blessure, répondirent à l’appel d’Allah et du messager, il y aura une énorme récompense pour ceux d’entre eux qui ont agi en bien et pratiqué la piété. »
Coran, sourate 4, verset 69 : « Quiconque obéit à Allah et au messager… ceux-là seront avec ceux qu’Allah a comblés de ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là ! »
Coran, sourate 4, verset 74 : « Qu’ils combattent donc dans le sentier d’Allah, ceux qui troquent la vie présente contre la vie future. Et quiconque combat dans le sentier d’Allah, tué ou vainqueur, Nous lui donnerons bientôt une énorme récompense. »
Coran, sourate 47, verset 4 : « (…) Et ceux qui seront tués dans le chemin d’Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs actions. »
La Sîra indique que, lors de la bataille de Badr, Mahomet avait dit à ses partisans qu’Allah ferait entrer au paradis ceux qui seraient tués en combattant avec patience et courage, en avançant et sans jamais reculer.
Mahomet glorifia les martyrs de la bataille d’Uhud comme le relate la Sîra : « Ce fut un jour d’épreuve et de malheur, où Dieu fit à un grand nombre de musulmans l’honneur du martyre. » et également « Lorsque vos frères furent tués à Uhud, Dieu a mis leurs âmes dans les ventres d’oiseaux verts qui boivent des rivières du paradis, mangent de ses fruits, prennent refuge dans les qandils d’or à l’ombre du trône de Dieu. »
La Sîra indique aussi le sort réservé par Allah au martyr Ja’far ibn Abî Tâlib à la bataille de Mu’ta : « On raconte que Ja’far leva la bannière de sa main droite : elle fut coupée ; de sa main gauche : elle fut coupée ; il la serra contre son corps et combattit ainsi jusqu’à la mort. Il avait trente-trois ans. Dieu, au paradis, le dota, en récompense, de deux ailes qui lui permettaient de s’envoler ainsi là où il voulait. »
De façon générale, Mahomet glorifie les martyrs. Il dit à leur propos : « Le martyr ne sent pas la douleur d’être tué, elle correspond à celle que vous ressentez lors d’un pincement ». Il dit également : « Les martyrs séjournent sur le rivage d’une rivière près de la porte du paradis, sous une coupole verte ».
Malek Chebel confirme : « Les martyrs qui tombaient en combattant dans la voie de Dieu sont appelés « chuhadas » (de « chahid », littéralement témoin) et sont reçus, nous dit le Coran, auprès de Dieu. Ils jouiront d’une vie éternelle au paradis, où ils pourront s’y délecter de toutes les douceurs possibles. »