Comment manipuler le Coran (2)

L’émission de France 2 « Islam » du dimanche 5 décembre 2019 abordait le sujet central mais ô combien délicat de la lecture du Coran. Je reviens sur les principaux aspects de cette émission qui, comme c’était prévisible, a fait la part belle aux occultations et aux mensonges. 

  • La propagande de la « contextualisation »

Pour une raison obscure, l’interprétation pacifiste et humaniste du Coran – les versets en question n’étant jamais cités, pour autant qu’ils existent – n’est jamais discutée tandis que la lecture tout simplement littérale du Coran doit, elle, toujours être remise en question car elle conduit effectivement au constat patent que l’islam est une religion belliqueuse.

La lecture du Coran est tellement insupportable que les intervenants en arrivent au paroxysme de l’absurdité : un texte écrit comme le Coran ne voudrait rien dire par lui-même. Alors à quoi cela sert-il d’écrire ? La logique musulmane semble donc bien éloignée de l’esprit français de Boileau : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ».

Si la fortune historique a souri par hasard au projet stalinien de société mahométane (Mahomet ayant failli être tué à la bataille de Badr), il semble que la destinée de Mahomet aurait bien pu inspirer ces vers : « Il est certains esprits dont les sombres pensées / Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ; / Le jour de la raison ne le saurait percer. / Avant donc que d’écrire apprenez à penser. »

Et c’est d’autant plus comique que le Coran prétend à tout bout de champ être un texte « parfait et explicite ».

Comment manipuler le Coran (1)

L’émission de France 2 « Islam » du dimanche 5 décembre 2019 abordait le sujet central mais ô combien délicat de la lecture du Coran. Je reviens sur les principaux aspects de cette émission qui, comme c’était prévisible, a fait la part belle aux occultations et aux mensonges. 

  • Jihad / Kital : de l’art de noyer le poisson

L’expression « al jihad fi sabil Allah » ou « combat dans la voie de Dieu » est une expression fréquente dans le Coran.

Ce combat est d’abord pour le croyant un effort à faire sur soi-même pour se conformer aux préceptes religieux qui doivent gouverner sa vie, mais aussi et clairement en islam un combat si nécessaire guerrier contre les non-musulmans, comme en témoigne abondamment tant la biographie de Mahomet que les hadiths de la Sunna. Toutefois, afin d’occulter le caractère tout à fait guerrier que peut indubitablement recouvrir le « jihad », certains intellectuels ou religieux musulmans prétendent que la connotation guerrière ne se retrouverait que dans le terme arabe « kital » qui renvoie plus directement et sans équivoque au fait de tuer.

Bien entendu, les propos de cet intervenant ne font l’objet d’aucune contradiction. Cette querelle linguistique est à vrai dire de peu d’intérêt en réalité si l’on suit l’exemple de Mahomet qui a enchaîné à partir de Médine razzias et pillages, guerres offensives, assassinats nominatifs, extermination des juifs, etc. J’ai eu l’occasion de documenter abondamment ces différents faits sur ce site.

D’ailleurs l’intervenant se contredit lui-même puisqu’un peu plus tard dans l’émission il précise que « le jihad n’est pas une obligation » : or si le jihad est bien l’effort du croyant sur lui-même, comment ce jihad ne peut-il pas faire partie des obligations essentielles du croyant ? Cela n’a aucun sens. L’intervenant se prend les pieds dans ses propres mensonges.

Au bout du compte, ces distinguos linguistiques et rhétoriques subtils ont seulement pour objectif d’occulter ce qu’a été Mahomet lui-même selon les sources musulmanes elles-mêmes : un homme de guerre, dès qu’il s’est agi d’imposer une autorité qui n’arrivait pas à s’imposer par le souffle de sa spiritualité. 

Religion self-service et ignorance

L’émission interreligieuse diffusée le 25 novembre 2019 sur France 2 était, une fois encore, l’occasion de faire croire au public que toutes les religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islamisme) ont le même Dieu et appellent de la même façon à la tolérance et à la paix, au point qu’on pourrait croire que c’est bonnet blanc et blanc bonnet. La religion devient ainsi un produit self service que chacun arrange à sa sauce : c’est bien commode.

Le summum de la démonstration était constitué par un reportage sur une famille où, de longue date, le père (Gilbert) est chrétien et sa femme (Aïcha) musulmane (on se doute que les couples juif-musulmane ne courent pas les rues…) et dont les trois enfants ont chacun librement choisi leur religion, sans que ceux-ci d’ailleurs justifient leur choix, ce qui aurait été très intéressant, les deux fils ayant choisi comme par hasard l’islamisme et la fille le christianisme.

Les propos tenus par ces parents et leurs enfants (ex. « La laïcité, pour moi, c’est d’accepter tout le monde. La base de la France, c’est quand même… On est quand même des laïcs, quoi. ») font preuve d’une grande et louable tolérance et ouverture d’esprit mais dont on peut penser qu’elle confine surtout à l’ignorance des principes et valeurs élémentaires qui gouvernent le christianisme et l’islamisme.

Mais le clou du spectacle était le moment où, recevant peut-être par hasard un coup de téléphone de la famille algérienne, la belle-soeur d’Aïcha rappelle à sa belle-famille (conformément au contenu du Coran qui soumet la femme à l’homme et établit la supériorité de la communauté musulmane sur toutes les autres communautés humaines) qu’il faut « de préférence que l’homme soit musulman et la femme chrétienne, comme cela, leurs enfants seront des musulmans. » : ben voyons ! Chassez le naturel, il revient au galop !!

La fausse « tolérance », cocktail de soumission et de tribut, outil de conquête de l’islam

Article de la série consacrée au livre de Robert Hoyland : « Dans la voie de Dieu » (http://islametoccident.fr/?p=4814).

« Les Arabes n’utilisaient pas uniquement la force militaire pour atteindre leurs objectifs. Ils faisaient aussi un usage intensif d’accords garantissant la vie, les biens et les coutumes en échange de la soumission et du paiement d’un tribut.

(…)

L’idée ancienne – et toujours présente aujourd’hui dans la littérature savante – selon laquelle la population autochtone aurait accueilli les conquérants à bras ouverts, est fausse. Ce n’est que rétrospectivement et avec l’intention de s’attirer les bonnes grâces des autorités musulmanes que des auteurs chrétiens donneront une évaluation positive des invasions arabes. Il est cependant vrai que les chrétiens anti-chalcédoniens avaient subi des persécutions de la part des autorités chalcédoniennes à la fin du VIème et au début du VIIème siècle, et il est probable que cela ait incité des éléments des communautés anti-chalcédoniennes de Syrie et d’Égypte à faire des compromis avec le pouvoir quand la période initiale de combats et de pillages fut terminée et qu’il fut devenu clair que les Arabes les laisseraient pratiquer leur propre foi en paix tant qu’ils paieraient un tribut. »

Mahomet : un chef de guerre avant tout

Robert Hoyland, professeur aux universités d’Oxford, Saint Andrews et UCLA, enseigne aujourd’hui à l’université de New York. Spécialiste de la civilisation islamique et du monde syriaque, également archéologue, il vient de publier aux éditions Alma « Dans la voie de Dieu », livre très intéressant consacré à la conquête arabe et à la création d’un empire islamique aux VIIème et VIIIème siècles.

Je vous propose de revenir dans une courte série d’articles sur quelques-uns des aspects abordés dans ce livre.

Mahomet était fondamentalement un chef de guerre que les caprices de l’histoire et sa bonne fortune ont porté à un niveau de renommée inattendu, en particulier en ce qui concerne la connotation religieuse qu’il prétendit donner à son aventure, car si l’historiographie musulmane en appelle aux armées des anges célestes lors de certaines batailles, le simple bon sens nous enseigne en réalité que Mahomet n’échappa pas au principe élémentaire selon lequel « Dieu est toujours du côté des gros bataillons » (ce qui n’exclut pas par ailleurs d’avoir de la chance), principe qu’il fit sien notamment au travers de la recherche d’alliances tribales.

« Muhammad n’était pas un personnage très important pour le monde extérieur avant sa mort, et nous ne disposons par conséquent pas de sources contemporaines extérieures au monde musulman pour bien connaître sa vie. (….) Il conclut à Médine un accord avec plusieurs groupes pour créer une communauté unique (« umma »), dédiée au « combat dans le chemin de Dieu » (« jihad fi sabil Allah »), c’est-à-dire, pour sa cause, contre ses ennemis païens.  Tous ceux qui jurèrent fidélité à cet accord durent contribuer à l’effort de guerre et soutenir les autres membres de l’umma. Après avoir créé cette entité politique à Médine en 622, Muhammad lança plusieurs attaques contre des tribus et peuplements voisins afin de les recruter pour sa mission. Il persista également dans sa tentative de rallier les habitants de La Mecque et y parvint finalement en 628 en combinant guerre et diplomatie. Il scella l’accord en épousant la fille d’Abu Sufyan ibn Harb, l’un des hommes les plus puissants de la tribu de Muhammad, à savoir les Qurayshites. Après avoir consolidé l’alliance entre les Mecquois et les Médinois, Muhammad se mit en route pour inclure une troisième ville dans la coalition : la fertile oasis de Taïf, dominée par la tribu de Thaqif. Cette opération, achevée en 630, fit de ces trois villes et de leurs tribus alliées une formidable force de combat. Il est difficile de dire quelles étaient les intentions de Muhammad à ce stade. Les auteurs musulmans postérieurs, et à leur suite les historiens modernes,  présument qu’il était résolu à dominer le monde depuis le début, mais il est hautement improbable qu’il ait espéré diffuser son message aussi loin dès le départ. »

La religiosité et les combattants étrangers de l’État Islamique

Un article intéressant publié par le Oxford Research Group à l’issue d’une étude et rappelant que terrorisme musulman et religiosité ont bien quelque chose à voir (les parties mises en gras le sont de mon fait, sauf le paragraphe introductif).

IN THEIR OWN WORDS: RELIGIOSITY AND THE ISLAMIC STATE FOREIGN FIGHTERS

April 27, 2018 · by Lorne L. Dawson

https://sustainablesecurity.org/2018/04/27/in-their-own-words-religiosity-and-the-islamic-state-foreign-fighters/ 

Many studies on the motivations of Islamic State foreign fighters emphasise the role of low socio-economic prospects. But interviews with fighters suggest greater attention should be given to the role of religiosity.

A great deal has been written about the motivations of thousands of largely young men and women who left Europe, the UK, US, Canada, Australia, and elsewhere in the “West,” to fight in Syria and Iraq. As is so often the case in terrorism studies, most of the efforts to understand why people have joined this unprecedented wave of foreign fighters are speculative. Much is inferred from limited and usually secondary sources about the backgrounds and behaviors of those who left, and a handful of interviews with returned fighters reported in the news. Primary data from research interviews with fighters, or even those closest to them (friends and family members), is at a premium.

Out of the hundred or so research publications I have read about foreign fighters, I am aware of seven based on primary data (for example). Three of these studies involve interviews with returnees from the conflict, and overwhelmingly with individuals facing prosecution or incarcerated (for example); two involve interviews with individuals who had entertained going, but didn’t; and three involve interviews with people who knew individuals who either became foreign fighters or wanted to be one (for example).

In most cases, multiple sources of information are used, and in every case, the sample sizes are small and not statistically representative. Amarnath Amarasingam and I published one of these studies, involving interviews with foreign fighters, combatants in fact, in Syria and Iraq. Our sample is small and statistically inconsequential as well (we reported on twenty or thirty-five fighters interviewed). But it stands alone because it involves talking to active foreign fighters, and offers the single largest sample of fighter interviews so far. Our study inquired about the fighters’ backgrounds, the process by which they radicalized and left, and their perceptions and beliefs about their new lives as jihadists.

The observations and claims made by the fighters are subject to all kinds of conscious and unconscious interpretive biases. They must be treated with great caution. In principle, however, the biases are not dissimilar to those researchers encounter when working with other samples, such as criminals, or even police officers. So the primary data acquired warrants being given considerable significance in investigating what is happening and why, especially when there is a dearth of other reliable data.

Most of the primary data studies of fighters and aspiring fighters focus on the situation in Europe. Our sample includes people from Canada, the US, UK, Europe, and a few from Africa, the Middle East, and India. Reading the European studies creates the impression that we are dealing with young people, from immigrant families, who have limited socio-economic prospects, are relatively unhappy with what is happening in their lives, are looking for some greater meaning and sense of belonging and are heavily influenced by the small groups they come into contact with in seeking to be fighters. As such, they paint a picture reminiscent of the classic relative deprivation explanation of the motivation of extremists – a view that conforms to popular perceptions circulated in the media. These youth are coming largely from immigrant enclaves characterized by high, multi-generational unemployment, and they have done poorly in school themselves. In turning to extremism they are lashing out at a society that they perceive is failing to provide them and their people with the rewards they expect.

In these studies, the role of religion as a motivator for becoming a jihadist is simply not given much consideration, apart from rather prosaically noting that those who left showed an increased interest in religion before going. Curiously, however, in study after study the turn to religion – in fact to an extreme preoccupation with religious practice and identity – is one of the two constants detected in cases of jihadist radicalization. The other constant is the role of social factors: people join jihadist groups predominantly through pre-existing social networks, and their radicalization is consolidated by small group dynamics. The networks, the groups, and the dynamics, though, are framed religiously. The overarching preoccupation is to determine who is authentically a Muslim, and hence worthy of companionship, protection, and emulation, and who is a sellout or enemy, and to be avoided, denigrated, and perhaps attacked. In our interviews with family members and friends of foreign fighters, these surges of religiosity loom large.

  • The religiosity factor

Image credit: Wikimedia Commons.

The minimization of religious motivations in studies of foreign fighters warrants more comment than can be accommodated here. As I have argued elsewhere, close examination of these studies, and others, reveals the data will not support the discounting of religious motivations. While as the language employed in these studies indicates, they are operating with assumptions about religion rooted in the recent hegemony of secular worldviews, more than a full and critical assessment of the comparative significance of religious and political commitments in the course of history.

Summarizing the findings from our interviews with active fighters, three things stand out: (1) the prominence of religious discourse and concerns in explaining why they radicalized; (2) the preoccupation with the moral and not socio-economic limitations in their accounts of their past lives and turn to extremism; and (3) the personal nature of the choice to become a fighter – it is understood as being more about self-fulfillment than political action. This is the dominant impression left from countless hours of contact spread over many months with multiple individuals. It is hard to capture in any one quote, but one of the fighters we interviewed quite typically said:

“Before this jihad, I liked the idea of shahada. The idea of no accountability in the grave and on the day of judgement, but I wasn’t ready to leave the confines of my life in UK. In 2011, it was announced that a local brother was Shaheed [martyr] in Syria – that’s when it started. I started thinking and asking to myself – ‘you know what, if he can do it, why can’t I? He’s in Jannah [paradise] now while you are sitting here living a mundane life of simply university, work, making money.”

None of the fighters in our sample pointed to experiences of social and economic marginalization in accounting for their radicalization. Many claimed to come from “comfy” backgrounds, and 30% had university degrees.

Most of our sample of twenty fighters were from Muslim families, but five were converts. Most were single, but several were married and a few had children. With the exception of one middle-aged man, they ranged in age from 22-28, and half of them had some formal religious education in their childhood (Quranic studies and Islamic schooling). Most were students, unemployed, or working at more or less temporary jobs when they left to become fighters, but it appears this was not their priority, since most of the sample say they either underwent their conversion or became much more fervently religious in their teenage years. Accordingly, when asked why he had undertaken jihad, one member of ISIS quite characteristically asserted:

“We are motivated by our religion, by our Qur’an and Sunnah and we are not ashamed of that. We left the convenient world to establish khilafah on the path of Prophethood so I really don’t see what is the issue with some hypocrites who cave down to the kuffar. We are not motivated by politics, wealth, the love of this world. We are willing to die as shudada in the path of Allah and that is to establish shariah in the land of the khilafah. We have declared it clearly and loudly that Islam will dominate the world. We know this from the Sunnah and hadith of our Prophet, prayers be upon him.”

Recognizing the role of religious commitments does not fully explain radicalization, but it helps to explain why so few of the many who feel the sting of low socio-economic prospects choose to become foreign fighters and accept the risk of making the ultimate sacrifice.

Compensation may be involved in becoming a foreign fighter, but it is not compensation for mere material deprivation – real or perceived – or simply release from anger, frustration, or even boredom. At least this is not the case, I suspect, for most foreign fighters from the West. The lure of participating in something existentially more rewarding is what that drives and sustains this transformation. The “need for meaning” is more than a cliché, as we recognize when we exploit it to encourage sacrifices for the causes we support.

That is what I see in the data, but more interviews with fighters are required. Now, regrettably, these conversations will have to be largely with returnees – with their more patent reasons to distort their accounts. The opportunity has passed for speaking with fighters when they felt more free and safe to express their views.

  • Conclusion

In making this argument, I am not offering support for the simplistic and prejudicial notion that Islam is somehow responsible for terrorism, or even the broader notion that religion is particularly culpable in fomenting mass violence. Neither point will stand up to scrutiny, nor are they pertinent. I am suggesting we need to hold our contemporary secular prejudices in check and pay more attention to the role “religiosity” (i.e., the degree of personal commitment to a religious worldview) plays in influencing how quite ordinary people do extraordinary things. If we listen to what the jihadists keep saying, and give their claims some motivational credence, we will come to a fuller understanding of what we are up against and how we might better counter it.

Contrary to the claims of many, the relative orthodoxy or even depth of religious knowledge is not that relevant. The beliefs held by these youth may be erroneous and display a poor grasp of theology – but it is the sincerity of their religious commitment that matters. If attempts to prevent or counter radicalization dwell on reactions to economic and social marginalization, and personal psychological issues, they will deflect some youth from the path of extremism. But not, in the case of jihadism, those we most urgently need to deter, those with the potential to cause the most grief. To detect these budding terrorists early, and so have a better chance of diverting them, we need to exploit the fact that one of the first, most consistent, and consequential signs of radicalization is the expression of an intensified and intolerant religiosity.

Accordingly, we need programs that provide safe spaces for angry youth to engage in open and critical dialogue about their political, social, and moral-spiritual concerns and the related shortcomings of our societies. Otherwise they will do so online and in so-called “garage mosques” with like-minded people who will aggravate, rather ameliorate, the situation. I am skeptical of those who would sideline tackling ideology in seeking to counter violent extremism – because it is politically sensitive or they don’t think it is secondary. Rather, with some others, I think we need to develop and implement methods for encountering and undermining the ideological worldview of these nascent terrorists (for example). This needs to be done in the context of providing the kind of engaged mentorship which can guide these youth to the realization of other ways of living a significant life – one of virtue, service to one’s community, and some excitement. This approach entails risks, but so does ignoring the obvious role of religiosity in becoming a foreign fighter or domestic jihadist.

Dr. Lorne Dawson is a Full Professor in the Department of Sociology and Legal Studies and the Department of Religious Studies. He has served as the Chair of both departments. He has published three books, four edited books, and sixty-nine academic articles and book chapters. Until 2008 most of his research was in the sociology of religion, in particular the study of new religious movements. Since then terrorism has become the primary focus of his research, in particular the process of radicalization leading to violence. In 2012 he co-founded the Canadian Network for Research on Terrorism, Security and Society (TSAS). He is the current Project Director (see http://www.tsas.ca) of this partnership. TSAS operates with funds competitively awarded by the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada (SSHRC), Public Safety Canada, Defence Research and Development Canada, and other organizations. Dr. Dawson regularly makes invited presentations to a wide variety of government, academic, and public groups about various aspects of terrorism and counter-terrorism, and is frequently interviewed by the media on these topics.

La violence sacrée en islam, paradis des schizophrènes

L’islam, présentée par certains comme une religion d’amour et de paix, a bien un problème évident avec la violence, celle-ci s’exprimant régulièrement par des attentats terroristes perpétrés par des musulmans et au nom de leur religion. Les représentants de l’islam dit « modéré » tentent de résoudre la question par la théorie de « l’effort », à la racine du mot « jihad », le « grand » effort constitué par l’effort intérieur du croyant se conformant par sa foi aux commandements de Dieu étant prétendument largement privilégié devant un « petit » effort plus « physique », c’est-à-dire militaire, « combat armé dans le sentier d’Allah ».

Déjà, l’idée même de « combat armé » est surprenante pour une religion qui prétend être d’amour et de paix. Surtout, l’idée rabâchée ad libitum est que ce jihad militaire ne serait pas assimilable à la notion de « guerre sainte », bien qu’il s’agisse effectivement d’une guerre menée au nom de la religion, ce qui est pour le moins contradictoire. La reconnaissance de la violence comme processus religieux légitime ne serait ainsi que l’aboutissement de raisonnements dévoyés, en dépit de la multitude des imams qui les soutiennent.

La conférence organisée par la Société des Amis de l’Institut du Monde Arabe d’octobre 2016, consacrée au sens du mot « jihad », a été une fois encore l’occasion de constater l’embarras dans lequel se retrouve tout intervenant, ici Ghaleb Bencheikh, musulman cultivé et présentateur attitré de l’émission de France 2 « Islam » du dimanche matin, qui prétend, avec une honnêteté qui doit être louée, résoudre ce dilemme. Ainsi, le jihad ne serait pas la guerre sainte, et pourtant, il faut bien reconnaître que la notion de violence sacrée existe bien en contexte islamique et qu’« il y a [donc bien, en dépit de toutes les dénégations] quelque chose qui ne va pas ». Quoi ? Mystère et boule de gomme…

Amis IMA Jihad 161010 Violence sacree

Démontrer que l’État Islamique a tort serait donc impossible ?

On sait que l’État Islamique, contrairement d’ailleurs à un Al Qaida moins prolixe, fait un usage intensif des sources scripturaires musulmanes originales et donc incontestables dans sa propagande. Un lecteur patient pourra en effet par exemple vérifier que les hadiths cités par les fondamentalistes musulmans de l’É.I. sont précis et exacts (au moins pour les plus importants provenant des recueils « sahih » de Bukhari et Muslim – avec la réserve toutefois que le degré de fiabilité des hadiths n’est pas indiqué, un petit nombre de hadiths faibles d’autres recueils étant cités sans avertissement pour le lecteur –), et ne sont pas dévoyés même si leur sens littéral peut parfois être contesté à grand renfort de dialectique.

J’ai documenté ce constat dans mon ouvrage « Les sources doctrinales de l’État Islamique », publié aux éditions UPPR, que je vous invite à lire si vous voulez vraiment connaître la vérité concernant l’authenticité doctrinale de l’inspiration des mouvements fondamentalistes, dont le modèle est l’islam de Mahomet, bien loin de la bouillie servie par les chaînes de télévision françaises chargées officiellement (puisqu’on n’a pas la possibilité d’y faire entendre un autre point de vue) de la contre-propagande en faisant passer les terroristes musulmans pour un ramassis d’abrutis et de petits voyous en mal de notoriété.

Or, que des organisations terroristes instrumentalisent plus facilement des personnes ayant déjà un passé de délinquant est naturel car c’est bien évidemment plus facile, mais de là à prétendre que cela prouve que ce terrorisme n’a rien à voir avec l’islam et que les chefs fondamentalistes musulmans qui les organisent ne connaissent pas leur propre religion, c’est ne rien comprendre à la question et, plus grave, à son ennemi. Car bien sûr, la situation des armées occidentales est totalement différente : il est bien connu qu’on y recrute comme fantassins que des prix Nobel totalement éclairés sur les raisons de leur combat… Mais malheureusement, journalistes et hommes politiques se carrent avec suffisance dans cette posture imbécile, comme récemment Alain Marsaud, pourtant ancien responsable anti-terroriste de haut niveau, qui a déclaré (en le répétant) dans une conférence publique de février 2018 : « la religion, cela ne m’intéresse pas », ce qui revient à dire : « comprendre l’idéologie et la motivation des terroristes, cela n’a aucun intérêt ».

Ce constat sur les sources doctrinales utilisées n’est en aucun cas bien sûr une façon de soutenir idéologiquement d’une quelconque façon les fondamentalistes et terroristes musulmans et leurs odieuses pratiques : c’est seulement un constat froid et objectif d’une réalité vérifiable. D’ailleurs, le caractère incontestable de ces citations est la raison fondamentale qui rend structurellement incapable l’islam dit « modéré » de produire un contre argumentaire au fondamentalisme musulman.

C’est ce que confirme de facto un intervenant de l’émission « Islam » de France 2 du 4 mars 2018 qui déclare avec raison :

« Daesh nous cite des sources dans ses fatwas qui sont au cœur de la réflexion juridique islamique, – cela a terrorisé le monde musulman «  mais non, ce n’est pas islamique » : si, c’est bien, bien islamique – (…) »

« Le croyant lambda va dire [entre les « modérés » et les « extrémistes »] : « vous dites la même chose, vous utilisez les mêmes sources, les mêmes procédés discursifs, les mêmes exégèses, donc : qui a raison ? » : on est incapable de le dire. »

France 2 Islam 180304 Comprendre islam 2 Daesh

Le combat dans la voie de Dieu, combat armé : une évidence incontournable

S’il est une dénégation récurrente dans l’islam, en dépit de la clarté des textes sacrés – et qui exploite l’ignorance des non-musulmans –, c’est bien celle selon laquelle le jihad ne serait qu’un combat spirituel intérieur et que l’islam ne prônerait jamais la violence. Pourtant, n’importe quel lecteur des textes sacrés de l’islam peut constater l’usage fréquent de l’expression, « combat dans la voie de Dieu » (« al jihad fi sabil Allah »), agrémenté de précisions précisant les moyens à mettre en œuvre : biens, chevaux, etc.

Lors d’une conférence organisée par la Société des Amis de l’I.M.A. en 2016 sur le mot « jihad », Ghaleb Bencheikh eut l’honnêteté de prendre acte de ce constat évident : le Coran parle bien de combat, et bien évidemment armé, car on n’a pas besoin de sa personne, de ses biens, de ses chevaux etc. pour mener un combat seulement spirituel.

Amis IMA Jihad 161010 Combat arme

« ceux qui accomplissent l’effort par leurs biens et par leur personne – ça, c’est vrai qu’il y a un bon nombre de versets qui parlent de ceci – et c’est de ces passages nombreux, de ces occurrences nombreuses (une quarantaine) (…) On va pas se voiler la face, il s’agit bien d’un combat »

Il est intéressant de noter, au vu du langage corporel de Ghaleb Bencheikh, que cet aveu, ce dévoilement du vrai visage de l’islam, reste une épreuve douloureuse pour les musulmans car c’est accepter de mettre clairement fin au mythe de l’islam, religion d’amour et de paix.