La spiritualité proposée par l’islam est pauvre puisqu’elle se résume pour l’essentiel au témoignage de la « shahada » : « Je témoigne qu’il n’y a de Dieu que Dieu et je témoigne que Mahomet est son prophète », témoignage centré sur le principe fondateur de l’islam comme monothéisme, c’est-à-dire l’unicité de Dieu (« tawhid »). Ce témoignage est loin d’atteindre la richesse et la complexité de la relation de l’homme à Dieu dans la foi chrétienne, ou celles du rapport de l’homme à l’univers dans le bouddhisme. En effet, la relation de l’homme à Dieu se réduit en islam à un rapport de soumission somme toute banal du maître à l’esclave : il suffit de lire le Coran pour s’en convaincre, Coran qui exhorte les hommes à se soumettre à la volonté d’Allah et promet les pires tourments aux mécréants (d’où également la faiblesse de l’esprit critique en islam). Les grands penseurs/philosophes/religieux musulmans ayant illustré l’histoire de la pensée universelle sont d’ailleurs généralement anciens et semblent bien peu nombreux si l’on en juge par le petit nombre de ceux qui sont habituellement cités, toujours les mêmes (notamment Avicenne, Averroès, Al Kindi, Al Farabi).
Pour combler cette insuffisance spirituelle, on dirait que l’islam accumule une multitude de règles et de rituels alimentaires, vestimentaires, comportementaux, sociétaux, etc… – reprenant en cela les travers du judaïsme abandonnés par le christianisme – pour donner un peu de consistance à la religion et donc du grain à moudre aux croyants, ces règles et rituels ayant pour intérêt de donner à l’homme des repères qui peuvent le rassurer et qui occupent suffisamment son esprit pour éviter que celui-ci ne s’égare sur les rives de la pensée critique, le sentiment de liberté qu’elle procure effrayant la plus grande masse des hommes.
Cette survalorisation des règles et des rituels, fait avéré depuis les balbutiements de l’islam et qui n’a rien de nouveau, semble renaître aujourd’hui en réaction au monde occidental, notamment au sein de l’islam qui s’est implanté dans les pays occidentaux, du fait de la pauvreté relative de l’apport du monde musulman au monde moderne (depuis un certain nombre de siècles) sous beaucoup d’angles et de la frustration qu’elle engendre : « s’enfermer » dans des rituels permet de préserver une identité religieuse et ethnique mise à mal par un monde moderne perçu comme une menace face à un corpus spirituel et idéologique qui semble complètement dépassé. Placer son existence dans le carcan de l’exécution répétée de rituels quotidiens comble un vide intérieur et éloigne la question de son identité personnelle, qui n’a plus d’ailleurs beaucoup de signification au regard de l’appartenance à une communauté, l’« Oumma ».
Ghaleb Bencheikh, présentateur attitré de l’émission hebdomadaire de France 2 « Islam », évoquait avec raison lors d’une conférence qui s’est tenue en novembre 2016 à l’Institut du Monde Arabe, une « religiosité aliénante par un respect excessif de la norme juridique », les règles et rituels constituant effectivement des normes « juridiques » au sens de l’islam puisque l’islam est religion et État, et donc lois (qui gouvernent tous les aspects de la vie du croyant).
C’est un témoignage intéressant sur un phénomène dont les causes apparaissent pourtant assez simples et logiques pour qui étudie sérieusement la doctrine de l’islam, sclérosé depuis longtemps et recroquevillé sur la forme plutôt que le fond.

Amis IMA Charia 161107 Norme juridique
- Le halal, une crispation injustifiée
Lors de cette conférence, Ghaleb Bencheikh a rappelé avec juste titre le caractère excessif des règles alimentaires connues sous le terme de « halal ».
Amis IMA Charia 161107 Halal
En effet, les musulmans (et encore plus les mécréants) ignorent pour leur immense majorité que le halal ne nécessite pas le recours à l’égorgement de bêtes vivantes. Le lecteur peut se reporter à l’article que j’ai déjà consacré à ce sujet : http://islametoccident.fr/?p=2462 .
Pour achever ces quelques réflexions sur l’omniprésence des rituels en islam, revenons une des sources du mal : Mahomet. Si Mahomet a reçu une parole inspirée venant d’Allah, il est faux de croire en islam que tout ce qu’a fait ou pensé Mahomet est sacré et a donc valeur d’exemple. Lorsque Mahomet n’était pas inspiré, il était un homme comme les autres, jusque dans l’erreur, comme cela a été clairement rappelé dans l’émission de France 2 « Islam » du 28 janvier 2018.

France 2 Islam 180128 Revelation 3 Mahomet humain
Pourtant, le monde musulman adhère à la sanctification de la personne de Mahomet, exemple parfait dont il conviendrait de s’inspirer. Cette vénération infantile va jusqu’à imiter le comportement de Mahomet dans les moindres détails de la vie quotidienne, dans le contexte d’une ritualisation étouffante et sans rapport avec la véritable spiritualité. Ce pieux souci, qui vire à la superstition (Mahomet étant d’ailleurs lui-même superstitieux comme l’atteste la Sunna), est poussé à un niveau tellement hallucinant et grotesque qu’on peut avoir peine à le croire.
Voici donc quelques hadiths authentiques de Bukhari pour donner une idée de la profondeur de l’égarement mental auquel tout cela peut conduire :




Allah a-t-il besoin, pour signifier aux hommes l’essence de sa religion, d’inspirer Mahomet en lui dictant sa conduite lorsqu’il mange des dattes, se chausse, ou satisfait ses besoins naturels ? Jusqu’où Allah ne va-t-il pas se fourrer…