

La France est sans doute le pays des commissions, des petites comme des grosses : encore une fois, beaucoup de temps perdu et, au terme d’un transit douloureux, la montagne sénatoriale a accouché d’une souris verte qui courait dans l’herbe. Voici donc les 44 propositions dont notre cher Sénat s’est délivré. Je laisse le lecteur en juger.
Comme le dit Talleyrand joué par Sacha Guitry dans « Le diable boîteux », « Quand on a raison, on n’écrit pas quarante pages ». Ici, on pourrait dire : « on ne formule pas 44 propositions ».
Le plus drôle dans l’histoire est que le Sénat, dans tous ce galimatias, veut interdire la seule personnalité intéressante, Youssef al-Qaradâwî, éminent théologien musulman qui a simplement l’inconvénient de prêcher parfois en Europe un discours qui est pourtant monnaie courante au Moyen-Orient et qui n’a rien d’extrémiste, les chrétiens d’Orient en savent quelque chose.
Donc les politiques français n’en ont donc pas fini de tourner en rond comme des hamsters dans leur roue ; cela leur donne au moins la bonne conscience d’avoir fait quelque chose. Car leur manque de courage les empêche effectivement d’aborder la racine du mal : l’incompatibilité fondamentale de l’islam(isme) avec les valeurs occidentales et la nécessité absolue d’éclairer la population sur la nature véritable de l’islam(isme) – problématique dont on ne trouve évidemment trace dans ces propositions –, islam et islamisme étant une seule et même chose comme nous l’enseigne à merveille Recep Tayyip Erdogan. À quand Notre-Dame transformée en mosquée ?
La lâcheté de l’État lui a fait abandonner la partie : le chemin qui nous conduit à la guerre civile est sinueux, montant, malaisé, de tout côté à la bêtise exposé, mais, pour autant, certain. Les territoires perdus de la République sont maintenant un fait, que mêmes les islamo-gauchistes anti-chrétiens n’arrivent plus à cacher, et ils ne demandent qu’à s’étendre voluptueusement. Heureusement que les clans musulmans, comme ceux des maghrébins et des tchétchènes, trouvent encore maille à partir avant de se réconcilier sous l’autorité d’un imam qui exerce la seule justice qu’ils connaissent. La France, qui n’a pas conscience de sa morbidité, est simplement en sursis et attend son châtiment.
1. Rétablissement de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
3. Poursuivre le renforcement des moyens humains affectés au renseignement territorial, compte tenu de la multiplicité des missions qui lui sont allouées et de l’étendue géographique de son champ d’action. Assurer, autant que faire se peut, une spécialisation des agents sur le suivi des mouvances de l’islam radical.
4. Renforcer la coordination des services de renseignement territorial sur le suivi de l’islam radical et des phénomènes de repli communautaire, au besoin par la mise en place d’une cellule interservices dédiée au niveau des administrations centrales, en vue de systématiser la production d’un état des lieux actualisé au profit des autorités publiques.
5. Faire effectuer, de manière urgente, par le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) un état des lieux précis de la mise en place des cellules départementales de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire (CLIR) et une évaluation de leur activité.
6. Renforcer l’association des maires aux CLIR et leur garantir une meilleure information sur les acteurs et les lieux liés à l’islam radical nécessitant une vigilance de leur part, en élargissant le cadre de l’instruction du ministre de l’intérieur du 13 novembre 2018.
7. Garantir un accompagnement renforcé, par les services de l’État, des élus locaux dans la gestion du fait religieux et des phénomènes de repli communautaire, en faisant des correspondants « laïcité » des préfectures de véritables référents chargés du dialogue avec les collectivités territoriales.
29. Renforcer, dans certains territoires, les effectifs affectés à la réalisation des contrôles des structures accueillant des mineurs.
30. Réfléchir à un élargissement de la compétence du Service national des enquêtes administratives de sécurité (SNEAS) sur les personnes organisant les accueils collectifs de mineurs.
33. Nommer dans chaque fédération sportive un référent « radicalisation et citoyenneté ».
34. Faire des travaux en cours sur l’élaboration du code de déontologie des éducateurs sportifs une priorité pour permettre sa publication et son entrée en vigueur prochaines.
35. Introduire dans les statuts de chaque fédération l’interdiction de toute démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale, telle que prévue par l’article 50 de la charte olympique.
36. Inclure systématiquement les services départementaux jeunesse et sports des directions départementales de la cohésion sociale dans les réunions des CLIR.
39. Renforcer le contrôle par le ministère des sports du respect par les fédérations des objectifs fixés dans les contrats de délégation.
43. Étendre le contrôle systématique et automatisé du respect des conditions d’honorabilité aux éducateurs sportifs bénévoles.
44. Renforcer les moyens humains dans les services déconcentrés du ministère des sports affectés à la lutte contre la radicalisation et le séparatisme religieux.
8. Renforcer la formation des élus locaux sur la laïcité, l’islam radical, la gestion du fait religieux et l’appréhension des pratiques communautaires, en : – évaluant l’offre de formation existante pour les élus locaux sur les thématiques de gestion du fait religieux et des pratiques communautaires, afin d’identifier les dispositifs les plus pertinents ; – structurant sur cette base, au niveau national, sous le pilotage du CPIDR et avec l’assistance du CNFPT, un plan de formation des élus locaux. Là où l’offre de formation se révèle insuffisante, confier au préfet le soin d’organiser une offre de formation avec les acteurs publics existants.
12. Sensibiliser les agents des administrations publiques, en particulier des services déconcentrés de l’État, au régime pénal applicable aux violations des principes républicains et sur les signalements devant être remontés à l’autorité judiciaire, par la diffusion d’un vade-mecum établi par la Chancellerie.
32. Inclure dans les formations au brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) et au brevet d’aptitude aux fonctions de directeur (BAFD) un module consacré à la prévention de la radicalisation et du séparatisme religieux.
37. S’inspirer de la cellule « valeurs de la République » mise en place au ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse pour apporter, aux questions que se posent les acteurs de terrain du domaine sportif, des réponses rapides et communes à l’ensemble du territoire.
27. Faire de la signature d’une attestation sur l’honneur de respect de la charte des engagements réciproques du 14 février 2014 une condition sine qua non pour pouvoir bénéficier de toute aide publique, y compris indirecte, et permettre le cas échéant au chef de l’exécutif local et au préfet de demander le remboursement de l’aide versée en cas de non-respect de celle-ci.
28. Inscrire de manière explicite dans les valeurs et objectifs promus par cette charte le respect des valeurs de la République et de la laïcité.
38. Inclure dans les contrats de délégation liant le ministère des sports et les fédérations un engagement en faveur des valeurs de la République.
41. Faire de la signature d’une charte incluant les respects des valeurs de la République un prérequis indispensable pour toute association souhaitant bénéficier de subventions des collectivités locales.
42. Encourager les collectivités locales à rappeler par affichage les conditions d’utilisation des équipements sportifs, notamment le respect des valeurs de la République et l’interdiction de leur utilisation pour autre chose que la pratique sportive, sauf dérogation expresse.
2. Afin de lutter contre l’influence des Frères musulmans, examen par le ministre de l’intérieur de la possibilité de prononcer une interdiction administrative de territoire à l’encontre de Youssef al-Qaradâwî et des idéologues de ce mouvement.
9. Élargir le champ de la mesure de fermeture administrative des lieux de culte aux lieux ouverts au public qui y sont étroitement rattachés, car gérés, exploités ou financés par la même personne physique ou morale.
10. Procéder de manière plus systématique à la dissolution des associations cultuelles qui diffusent un discours incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence. Ajuster les motifs de dissolution administrative d’une association ou d’un groupement de fait à la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à raison du sexe ou de l’orientation sexuelle.
11. Faire co-présider les CLIR par le procureur général près la Cour d’appel, pour garantir une remontée effective à l’autorité judiciaire des comportements contraires aux valeurs de la République constitutifs d’une infraction pénale.
13. Procéder à une actualisation de la police des cultes et mieux faire connaître les infractions qu’elle vise afin, d’une part, de rendre les sanctions applicables plus dissuasives, d’autre part, d’adapter la définition des comportements répréhensibles à la réalité des pratiques contemporaines. Renforcer, en particulier, l’infraction d’atteinte à la liberté de conscience, en prévoyant des circonstances aggravantes lorsqu’elle est commise à l’encontre du conjoint ou d’une personne mineure.
25. Mettre en place des contrôles inopinés des associations suspectées de séparatisme et inclure un point régulier sur les associations dans les CLIR.
26. Mettre en place à une procédure de suspension des activités d’une association séparatiste, inspirée de la procédure existant pour sanctionner les associations de supporters auteurs d’actes de hooliganisme.
31. Mettre en place une déclaration spécifique pour les associations proposant des activités pour les mineurs, incluant la liste des intervenants et imposant un contrôle d’honorabilité de ceux-ci, et prévoir un contrôle dès la première année d’exercice et régulièrement renouvelé.
40. Faire de l’agrément une condition sine qua non pour tout club ou association sportif souhaitant bénéficier d’une subvention publique.
17. Étendre le champ des enquêtes administratives aux décisions de recrutement et d’affectation concernant des emplois sensibles aux secteurs ayant un lien direct et régulier avec des mineurs – enseignants, animateurs, éducateurs.
18. Mettre en place, concernant les établissements d’enseignement hors contrat, des contrôles interservices (éducation nationale, URSSAF, services vétérinaires, services financiers et fiscaux) et rédiger des rapports d’inspection communs.
19. Renforcer les modalités de contrôle sur les flux financiers des établissements hors contrat.
20. Permettre le contrôle de l’identité de toutes les personnes qui travaillent dans un établissement hors contrat accueillant des mineurs ou qui participent aux activités éducatives dudit établissement.
21. Inclure dans le contrôle des établissements hors contrat un volet « contrôle de la progression pédagogique de l’élève ».
22. Afin de faciliter le recensement de tous les enfants en âge d’être scolarisés sur le territoire d’une commune, permettre aux mairies un recoupement avec les fichiers des services fiscaux, selon un protocole défini par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).
23. Généraliser le numéro identité nationale étudiant (INE) pour l’ensemble des enfants, permettant un suivi de leur scolarisation ou de leur instruction.
24. Créer une base de données des élèves scolarisés à domicile et dans des établissements hors contrat.
14. Ne pas renouveler les conventions signées avec des pays étrangers portant sur la formation des imams destinés à prêcher en France.
15. Aligner les statuts légaux et fiscaux découlant de la loi de 1901 et ceux de la loi 1905 et mettre en place un régime de déclaration des apports de ressources étrangères pour l’ensemble des associations ayant une activité au moins partiellement cultuelle.
16. Établir à l’intention des ambassades étrangères en France et des ambassades de France à l’étranger un guide des bonnes pratiques sur le financement des associations françaises par des États étrangers de façon à assurer cohérence et transparence dans le respect de la règle de l’égalité devant la loi.
Le directeur de l’officine dénommée « Collectif contre l’islamophobie en France » était interviewé aujourd’hui dans le cadre du procès intenté à Éric Zemmour pour les propos tenus à la « Convention de la droite » organisée le 28 septembre 2019.
Cet islamiste (c’est-à-dire défenseur de l’islam) pose donc en principe pour justifier les poursuites que « La parole islamophobe génère aujourd’hui des actes islamophobes », d’où il infère qu’Éric Zemmour est indirectement responsable des actes islamophobes qui ont, selon ses dires, marqué la France fin 2019 et début 2020.
Cette affirmation suggère plusieurs remarques :
Qu’est-ce que l’islamophobie ? On jugera probablement que dire par exemple que Mahomet était un brigand (cf. les multiples razzias qu’il a menées ou commandées), antisémite (cf. le massacre par égorgement des juifs Banu Quraiza de Médine, pratique reprise il y a peu par l’État Islamique en mémoire du prophète), sexuellement dérangé (jusqu’à 9 femmes en même temps en contravention avec la règle qu’il a lui-même fixée, sans parler de la promotion de la pédophilie avec son mariage avec la petite Aïcha à 6 ans et le début de leurs relations sexuelles effectives à 9 ans, mariage exemplaire qui est d’une si grande conséquence aujourd’hui pour les petites filles musulmanes) est un propos islamophobe ? C’est pourtant la stricte vérité qui ressort de la simple lecture des textes saints musulmans eux-mêmes. Il faut donc en conclure que les plus grands savants de l’islam étaient tous islamophobes, et Mahomet le premier puisqu’il était le tout premier exemple calamiteux de ces pratiques détestables, voire immondes.
Les musulmans sont-ils, selon le même raisonnement, responsables de tous les méfaits commis au nom de l’islam ? Rappelons que le terrorisme musulman à coûté la vie en France à environ 267 personnes sur les 5 dernières années, sans compter les milliers de blessés : les Français ont-ils déjà oublié ? Les musulmans sont-ils donc de la même façon responsables de tous les individus qui un jour décident de trancher la gorge ou de cribler de balles les premiers venus dans la rue au nom d’Allah en criant « Allah U Akbar », comme le scandent tous les musulmans à la mosquée le vendredi ?
Les musulmans sont-ils persécutés en France ? Ce monsieur semble ignorer que les actes « christianophobes » arrivent de très loin en tête dans les statistiques devant les actes « islamophobes ». Et il semble oublier le sort peu envieux, voire terrible, qui attend les mécréants en terre d’islam, l’égalité de droit entre musulmans et mécréants étant impensable pour un musulman (il suffit de lire le Coran…).
Bref, si, pour une fois, ce monsieur présente bien sous un vernis de tenue occidentale, grattez un peu et vous aurez rapidement envie de partir en Coran.
Le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) a publié le 13 mars 2018 une lettre envoyée à Emmanuel Macron qui constitue une menace à peine voilée de futur trouble à l’ordre public prenant prétexte d’une vision rigoriste de la laïcité.
Quand on sait que le CCIF est une organisation de propagande musulmane et dont la doctrine, fondée sur le Coran, rejette par nature fondamentalement l’idée d’une dissociation entre la religion et de l’État, et par conséquent le concept même de « laïcité », on peut se dire que ce texte ne manque pas de sel. S’attaquer à la laïcité en prétendant la défendre est une forme avancée de la duplicité, une des formes de « takiyya » dont le CCIF a le secret.
L’idée par ailleurs selon laque la laïcité française, si elle n’était pas adoucie, pourrait faire courir à la France le risque d’un départ de certains jeunes, est proprement à hurler de rire. Je laisse le lecteur prendre connaissance de ce texte abracadabrant, où rien n’est nommé précisément, mais qui témoigne clairement du caractère agressif et dangereux de ce groupuscule.
« Depuis votre investiture à l’Elysée beaucoup ont attendu de connaître votre position sur la laïcité. Refusant l’injonction de parler, vous avez choisi de prendre le temps qu’il faut pour vous positionner.
Vos différentes déclarations, semblent indiquer une volonté d’apaisement du débat que nous saluons. Si l’Etat est laïc, les membres de la communauté nationale n’ont pas l’obligation de l’être.
Le bon sens républicain implique une application stricto sensu du principe de laïcité, comme définie dans la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, et qui protège chaque citoyen en lui garantissant le droit de croire ou de ne pas croire, sans être inquiété pour ses opinions.
Le bon sens républicain nécessite que la communauté nationale se dresse comme un seul homme face à toute tentative d’instrumentalisation de la laïcité à des fins de division ou de racisme.
Le bon sens républicain nous oblige à veiller à ce que les institutions et les valeurs qui nous permettent de vivre ensemble, soient protégées des attaques des radicalisés de la laïcité.
Le bon sens républicain suppose d’être ferme dans la lutte contre toutes les formes de racisme, sans céder aux chantages des extrêmes.
Le bon sens républicain doit s’appliquer fermement et empêcher toute ingérence laïciste avec la même énergie que celle déployée contre le terrorisme parce qu’ils sont les deux faces d’une même pièce.
Monsieur le Président de la République, nous faisons le constat d’une détérioration du principe de laïcité qui tend à mettre à la marge toute une frange de la population en raison de son appartenance religieuse, réelle ou supposée. Or, la laïcité doit permettre de corriger cette dérive qui menace les libertés individuelles de toutes et tous.
En garantissant cela, l’histoire retiendra votre courage politique et vous marquerez votre mandat par une volonté farouche de ne pas dévoyer les valeurs qui nous unissent et font de la France une grande nation.
Les Français qui vous ont élu attendent de vous une réponse franche et juste face aux attaques fallacieuses faites à la laïcité et qui menacent l’union nationale.
La jeunesse, en particulier, formée ici et voyant la promesse de liberté, d’égalité et de fraternité se réduire à peau de chagrin chaque fois que les pouvoirs publics plieront face aux extrêmes, se confortera dans l’idée de quitter la France, de s’exiler loin de leur terre natale et loin de l’immobilisme. 150 milliards d’euros : c’est le coût de la discrimination en France selon une enquête France Stratégie datant de septembre 2016.
Monsieur le Président, soyez celui qui mettra fin à cet exil, dites non à l’instrumentalisation de la laïcité à des fins racistes et d’intolérance religieuse.
Nos voisins européens ne connaissent pas ces crispations qui traversent et fracturent la société, est-ce à dire que ces pays auront renié leurs valeurs démocratiques ? Les débats stériles auxquels nous avons droit chaque année ne produisent rien, trahissent nos valeurs et ruinent la cohésion sociale.
Nous attendons de votre gouvernement une action et un positionnement allant dans le sens du droit et de la justice pour faire respecter et appliquer le principe de laïcité. »
La confrérie des Frères Musulmans, si influente en France, a développé de longue date une action sociale et humanitaire destinée à lui attirer les faveurs d’un large public. Naturellement, cette aide n’est apportée qu’aux populations musulmanes à l’exclusion des autres, de même qu’aujourd’hui ce sont les pays historiquement chrétiens qui accueillent en Europe les réfugiés et migrants économiques, pour l’essentiel musulmans, ceux-ci étant rejetés par les pays musulmans riches (notamment les pays du Golfe), qui pourtant pourraient s’occuper d’eux.
Le reportage de France 3 sur la confrérie des Frères Musulmans diffusé il y a quelques temps a rappelé de façon intéressante et claire les motivations politiques et religieuses inavouées de cette démarche humanitaire, la prédication pour l’expansion de l’islam étant de longue date une des principales.
NB : « al jihad fi sabil Allah » = combat dans la voie d’Allah (Dieu) : c’est-à-dire, peu ou prou, la guerre sainte menée au nom d’Allah contre tous les mécréants (kuffar).
À une époque où commence à s’affirmer lentement mais sûrement en France un islam politique, sous la forme d’une présence politique ayant pignon sur rue, il est intéressant de revoir le reportage de France 3 diffusé il y a quelque temps et consacré à la confrérie des Frères Musulmans.
Les extraits qui suivent rappellent, s’il en est besoin, la nature de cet islam politique et son projet fondamental, qui se caractérise par une réaction de rejet vis-à-vis des idées occidentales (laïcité, sécularisme, perte des valeurs morales, etc.) ayant contaminé le monde musulman, et la volonté de reconstruire les pays musulmans sur une base islamique. Il s’agit d’un projet identitaire de défense de l’identité arabo-musulmane soumis à la domination de l’Occident qui a supplanté le monde musulman depuis des siècles et vis-à-vis duquel le monde musulman veut prendre sa revanche.
Comme l’explique Gamal al-Banna, frère du fondateur de la Confrérie dont il rappelle la doctrine : « l’islam n’est pas seulement une croyance, ou une idée ; l’islam concerne tous les aspects de la vie et ils doivent être organisés par l’islam ».
Il ne fait en réalité que rappeler une évidence de la doctrine de Mahomet : le rejet de toute forme de laïcité, source d’incompatibilité essentielle entre l’islam et monde occidental. Le Front Islamique du Salut ne disait pas autre chose : « toutes les lois doivent être inspirées du Coran ».
Ce projet s’appuie sur les dires et actions de Mahomet et de ses premiers disciples (les « salafs »), les plus à même de suivre fidèlement les commandements du Prophète, ce qui rend curieux l’emploi à cet égard du terme de « fondamentalisme », le fondamentalisme étant l’application la plus pure et la plus authentique de l’islam prôné par Mahomet.
Freres musulmans Projet mondial 1
Mais cette ambition ne s’arrête pas là car il s’agit pour tous les mouvements musulmans fondamentalistes, non seulement de restaurer le califat, mais aussi de partir à la conquête du monde puisque « le but suprême est de réaliser la pensée islamiste sur le plan mondial ». Néanmoins, cette ambition ne doit pas être affichée ouvertement vis-à-vis du monde occidental afin de ne pas éveiller sa suspicion : la « takiya » (dissimulation des intentions réelles ultimes) est donc de rigueur, la première étape pouvant être la mise en place d’une société multiculturelle, comme en Angleterre.
Freres musulmans Projet mondial 2
Freres musulmans Projet mondial 3
L’Union des Organisations Islamiques de France (U.O.I.F.) n’a même pas à se cacher tant les Français sont devenus aveugles et ont perdu le sens commun.
Aussi est-il sans doute utile de rappeler, pour tous ceux qui négligent l’importance de la croissance de l’islam politique en Europe et notamment en France, que le projet à terme qui nous est proposé est donc, entre autres : l’abandon de la démocratie occidentale, remplacée par la chari’a ; l’interdiction de toute mixité et l’instauration d’une police des mœurs (cf. ce qui se passe déjà dans certains quartiers de la région parisienne, et depuis un moment déjà en Angleterre) ; la fin de la liberté d’expression et le musèlement des intellectuels et des médias (cf. déjà en France la mise en œuvre du délit d’« islamophobie » avec les procès intentés par exemple à Pascal Bruckner et Georges Bensoussan) ; la régression du statut des femmes ; etc.. Bref, l’anéantissement de toute la culture française, véritable génocide culturel.
La liberté religieuse en islam n’existe pas puisque tout musulman qui quitte l’islam est sévèrement sanctionné, normalement par la mort conformément aux paroles de Mahomet. Ce point est incontestable d’un point de vue doctrinal (voir également l’article http://islametoccident.fr/?p=2867).
Il est rarissime de voir des représentants musulmans admettre sur un grand media public comme cela a été fait dans l’émission de France 2 « Islam » du 11 janvier 2015 que la liberté religieuse pose un véritable problème dans la tradition musulmane encore aujourd’hui, et ce, comble d’ironie, quelques jours à peine après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.
Je propose donc de visionner cet extrait dont il convient de rappeler qu’il fait référence à la « Convention citoyenne des musulmans de France pour le vivre-ensemble » de juin 2014 du Conseil Français du Culte Musulman, qui évite soigneusement cette question, ce qui fait réagir avec beaucoup de prudence mais néanmoins de clarté Omero Marongiu-Perrria.
Les récents échanges à l’Assemblée Nationale entre Najat Vallaud-Belkacem et la députée LR Annie Genevard (séance de questions au gouvernement du 25 mai 2016) relatifs à l’enseignement de l’arabe à l’école sont intéressants à analyser car ils ont une portée et une signification implicites qu’il ne faut pas négliger.
Assemblee nationale 160525 Belkacem Genevard
Annie Genevard conteste la politique du gouvernement en matière de langues en évoquant les efforts faits au profit des « langues communautaires » dans le cadre des Enseignements de Langue et de Culture d’Origine (ELCO) et au détriment du français, qualifiée selon elle par le gouvernement de « langage parmi d’autres », le débat portant en réalité sur la langue arabe.
La circulaire n° 2016-058 du 13 avril 2016 relative à la rentrée 2016-2017 et publiée au Bulletin officiel de l’Éducation Nationale indique que « La maîtrise des langages, et notamment de la langue française, y [le cycle 2] constitue l’objet d’apprentissage central, dans tous les enseignements. » Cette formulation ne correspond pas exactement à celle de la députée LR de « langage parmi d’autres » mais c’est effectivement bien la même idée, raison pour laquelle Najat Vallaud-Belkacem n’a pas contesté ce point dans sa réponse.
Les ELCO visent à la scolarisation des enfants des travailleurs migrants dans le cadre d’une directive européenne de 1977 qui dispose que « Les États membres prennent, conformément à leurs situations nationales et à leurs systèmes juridiques, et en coopération avec les États d’origine, les mesures appropriées en vue de promouvoir, en coordination avec l’enseignement normal, un enseignement de la langue maternelle et de la culture du pays d’origine en faveur des enfants ». Les ELCO concernent neuf pays (l’Algérie, la Croatie, l’Espagne, l’Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie) et leur objectif était initialement de préparer, dans le cadre d’accords bilatéraux avec les pays d’origine, le retour des immigrés venus travailler sur le sol français.
Le retour dans les « pays d’origine » n’ayant plus lieu, la logique aurait voulu qu’on supprimât purement et simplement les ELCO. Or ceux-ci existent toujours et sont utilisés par le gouvernement actuel comme un moyen d’étendre la diffusion de nouvelles langues, et en particulier de l’arabe, avec un objectif de généralisation en 2018 de l’expérimentation qui entrera en vigueur à la rentrée prochaine.
Sans rentrer dans la polémique sur l’intention du gouvernement (alors même que celui-ci a déjà porté un coup sévère au grec et au latin qui sont au fondement des racines culturelles européennes et françaises), attardons-nous sur la spécificité de la langue arabe qui rend le débat si sensible.
Toute langue est un moyen d’accès à une culture donnée et son enseignement n’a rien en soi de problématique. La question qui se pose plutôt à l’Éducation Nationale est la priorisation de moyens financiers nécessairement limités.
La première urgence est bien évidemment l’enseignement de la langue française, dont Najat Vallaud-Belkacem ne semble pas particulièrement éprise puisque sa circulaire place cette langue au même rang que les autres (« notamment »), ce qu’elle ne cherche d’ailleurs pas à contester dans sa réponse à l’Assemblée Nationale. Cette réponse interpelle quant à sa place dans le gouvernement car comment un ministre peut-il représenter dignement un pays dont la langue – base de la culture – lui est à ce point indifférente (elle, qui, par ailleurs, avait refusé il y a quelques mois de condamner sur un plateau de télévision les propos ouvertement islamistes d’un de ses coreligionnaires) ?
Un autre critère de choix important est, dans l’environnement concurrentiel international qui est le nôtre, le potentiel commercial de la langue : on peut toujours mettre le chinois au même rang que l’arabe comme le fait Najat Vallaud-Belkacem dans sa réponse mais cela paraît pour le moins saugrenu sous cet angle : il paraît nettement plus urgent de renforcer par un dispositif étoffé les connaissances en chinois de nos concitoyens pour faciliter par exemple l’accueil de multitudes de touristes chinois ou le tissage d’un réseau relationnel étoffé dans avec l’empire du milieu, que de promouvoir l’enseignement de la langue arabe dont on ne voit pas bien comparativement le potentiel économique. Dans les pays du Moyen-Orient arabe, les affaires se traitent essentiellement en anglais et depuis longtemps, par des élites en outre le plus souvent éduquées en anglais (localement ou par le passage par les universités anglo-saxonnes). Et pour ce qui est du tourisme arabe en France, il ne représente un enjeu significatif que dans quelques palaces parisiens.
Quant au dernier critère, également fondamental, le critère culturel (littérature, poésie, histoire, etc.), on ne peut pas l’aborder sans faire un rappel élémentaire sur la spécificité de la langue arabe.
On veut bien entendre Najat Vallaud-Belkacem dans sa réponse lorsqu’elle ne fait aucune différence entre les différentes langues, avec l’optique implicite consistant à niveler leur intérêt respectif et qui évite tout discours différenciant et comportant un jugement, mais cela ne paraît pas très raisonnable, surtout d’ailleurs vis-à-vis du français, compte tenu de l’immensité du patrimoine culturel – et entre autres choses littéraire – de notre pays.
Car la langue arabe n’est clairement pas une langue comme une autre, comme le revendiquent d’ailleurs haut et fort les musulmans : c’est la langue d’Allah et la langue de la révélation, le Coran.
Sourate 12, verset 2. Nous avons fait descendre un Coran en langue arabe ; peut-être raisonnerez-vous.
Sourate 13, verset 37. Ainsi avons-Nous fait descendre une sagesse [le Coran] en arabe. (…)
Sourate 16, verset 103. (…) Mais la langue de celui auquel ils pensent est une langue barbare [non arabe] alors que celle-ci [celle du Coran] est une langue arabe claire.
Sourate 19, verset 97. Nous avons rendu le Coran facile à comprendre en ta langue [l’arabe], afin que tu annonces la bonne nouvelle aux hommes qui craignent Allah, et que tu avertisses un peuple hostile.
Sourate 26, verset 195. C’[le Coran] est une révélation en une langue arabe claire.
Sourate 26, verset 198. Si Nous l’avions fait descendre sur un non-Arabe,
Sourate 26, verset 199. et que celui-ci le leur eut récité, ils n’y auraient pas cru.
Sourate 41, verset 44. Si Nous avions fait un Coran en une langue autre que l’arabe, ils auraient dit : « Pourquoi ses versets n’ont-ils pas été exposés clairement ? Pourquoi un Coran non-arabe alors que nous parlons arabe ? » (…)
Sourate 42, verset 7. Ainsi, Nous t’avons révélé un Coran arabe afin tu avertisses la Mère des cités [la Mecque] (…).
Sourate 43, verset 3. Nous avons fait un Coran arabe (…).
Sourate 46, verset 12. Avant lui [le Coran], le Livre de Moïse a été donné comme guide et comme miséricorde. Celui-ci [le Coran] est un livre confirmant les précédents, en langue arabe, (…).
À ce titre, pour les musulmans, l’arabe est nécessairement la langue la plus noble de toutes. Ce qui vaut d’ailleurs à de nombreux islamologues de gratifier leurs auditeurs de citations en arabe avant de les traduire en français, démarche dont on ne voit pas trop bien l’intérêt, sauf pour tenter d’« en imposer » par un côté savant et un peu pédant, ou surtout pour mettre à distance les non-arabisants en niant implicitement par ce moyen la légitimité de leur compréhension et de leurs critiques ; à ce petit jeu, l’imam Mohamed Bajrafil apparaît d’ailleurs comme un des champions (allez le voir sur internet, c’est assez drôle).
C’est un peu comme si chaque chrétien pour parler de la culture chrétienne éprouvait le besoin de citer d’abord les Évangiles en grec – voire des paroles du Christ en araméen – avant d’en restituer le sens par une traduction dans la langue courante. Le christianisme n’a heureusement jamais eu cette prétention ridicule, quoiqu’il ait partir eu maille à partir avec l’emploi du latin comme langue liturgique afin notamment de conserver un certain caractère sacré aux choses de la religion.
Le grotesque de la revendication musulmane au statut de langue divine apparaît d’autant plus clairement que, d’une part, on voit mal quel sens donner à la démarche d’un dieu (Allah) qui ne voudrait s’adresser aux hommes que dans une langue qu’une toute petite partie du monde comprend, ce qui revient à se couper de son public cible puisque l’islam prétend être une religion universelle (la partie du monde musulman qui comprend l’arabe classique étant très réduite) ; d’autre part, par le fait que l’emploi de l’arabe est une simple contrainte historique qui résulte du contexte géographique dans lequel la prédication de Mahomet s’est déroulée, et qui a conduit à l’émergence et à la fixation d’une langue dans une population pratiquant divers dialectes au sein de la péninsule arabique.
Sur le fond, il est d’ailleurs extrêmement curieux qu’une religion prétende être inintelligible autrement que dans une langue donnée : c’est prouver son incapacité à délivrer un message et des concepts clairs à l’esprit humain, puisqu’ils seraient prétendument intraduisibles. D’ailleurs, la revendication à l’inimitabilité du Coran laisse de ce point de vue assez perplexe. Comme le faisait remarquer il y a quelques semaines l’émission « Islam » diffusée par la communauté musulmane le dimanche matin à la télévision sur France 2, il existe environ 120 traductions différentes du Coran en français aujourd’hui : ce nombre énorme pousse naturellement à s’interroger sur la clarté du texte (alors même que le Coran ne semble guère manipuler de notions théologiques complexes qui justifieraient une telle prolixité).
À ce propos, Marie-Thérèse Urvoy fait remarquer qu’il faudrait préférer le terme « pure » au terme « claire » dans les traductions à propos de la langue arabe (cf. les versets précédemment cités issus de traductions courantes) « car le langage du Coran est loin d’être clair ; à preuve la masse énorme de commentaires philologiques qui ont été élaborés à son sujet. Il faut plutôt voir dans cette phrase une réponse à la récrimination des contemporains de Muhammad se plaignant que les Arabes, contrairement aux juifs et aux chrétiens, n’aient pas été gratifiés d’une révélation propre ».
Pour Michel Cuypers et Geneviève Gobillot, « On ne connaît plus avec certitude le sens qu’avaient bien des termes utilisés par le Coran, dans le milieu où il est apparu. La polysémie de nombreux termes arabes laisse également le traducteur perplexe : le recours aux commentaires anciens, qui alignent tous les sens possibles, ne fait le plus souvent qu’accroître son embarras. » La consultation de la traduction de Régis Blachère (1950), qui reste une référence par sa fidélité à la lettre du texte arabe, fait apparaître dans la traduction de nombreux points d’interrogation (?) ou de passages implicites ou manquants (entre crochets).
Même la simple lecture ou récitation du Coran a longtemps recouvré des formes différentes selon Michel Cuypers et Geneviève Gobillot : « Même à l’intérieur du texte reçu, l’uniformité de lecture n’était pas absolue du fait de la déficience de l’écriture, à l’époque : par exemple, des phonèmes aussi différents que b, t, th, n, y étaient écrits avec une même lettre. L’absence de signes pour les voyelles courtes permettait des différences grammaticales et donc de sens, par exemple entre les formes active ou passive des verbes. Il y avait en conséquence des traditions de « lectures » (qirâ’at) différentes du Coran qui s’instaurèrent localement, dans plusieurs villes. Progressivement, des lectures majoritaires s’imposèrent qui, au Xème siècle, furent limitées à sept, puis à dix et enfin à quatorze. Trois conditions étaient nécessaires pour qu’une lecture soit autorisée : 1) qu’elle s’appuie sur les traditions remontant au Prophète ; 2) qu’elle corresponde à la forme de la langue arabe dans laquelle le Coran a été révélé ; 3) qu’elle corresponde à l’écriture du codex uthmanien. (…) Au XVème siècle, les Ottomans adoptèrent la lecture dite « de Hafs » qui, dès lors, se répandit dans tout l’empire. Seules à ses franges en demeurèrent quelques autres. En 1923, sur ordre du roi Fouad, fut imprimée au Caire une version officielle de la lecture des Hafs, laquelle constitue aujourd’hui le texte de référence quasi universel. Parmi les autres, seule celle dite « de Warsh » était imprimée : elle subsiste en Afrique de l’ouest et du nord-ouest. »
Bref, la complexité de la question linguistique coranique, même pour des arabisants chevronnés, n’est pas une divine surprise mais quelque chose de tout à fait bien connu. On est loin de l’évidence d’un message prétendument divin, parfaitement clair et explicite (ce manque d’évidence ayant fait les choux gras du soufisme, mais c’est une autre histoire).
Si la France avait « digéré » l’immigration musulmane – ou si elle soulevait beaucoup moins de problèmes (comme l’immigration asiatique par exemple) –, la question de l’enseignement de l’arabe se poserait sans doute dans des conditions très différentes, sous un angle purement culturel (littérature, poésie, etc.) et non politique et identitaire : or tel n’est clairement pas le cas aujourd’hui. Il suffit de se promener dans certaines banlieues ou certains quartiers pour le constater.
Ce n’est en réalité guère surprenant car ce qui caractérise fondamentalement le monde musulman, c’est son communautarisme radical. Il suffit de lire le Coran (tâche qui paraît néanmoins insurmontable à certains hommes politiques, comme Alain Juppé) pour constater que le communautarisme est un des fondements de l’islam :
Sourate 3, verset 110. Vous [musulmans] formez la meilleure communauté qui ait surgi parmi les hommes : vous ordonnez le convenable, vous interdisez ce qui est blâmable et vous croyez en Allah. Si les gens du Livre [les juifs et les chrétiens] croyaient, ce serait meilleur pour eux. Parmi eux, certains croient, mais la plupart d’entre eux sont des pervers.
Sourate 3, verset 139. Ne perdez pas courage, ne vous affligez pas alors que vous êtes les supérieurs, si vous êtes de vrais musulmans.
Sourate 21, verset 92. Cette communauté qui est la vôtre [la communauté musulmane] est une communauté unique. Je [Allah] suis votre Seigneur. Adorez-Moi donc.
Le Coran recommande également l’émigration plutôt que de vivre en territoire de guerre (dar-al-harb), à l’image de l’émigration de Mahomet vers Yathrib : « Les anges enlèveront leurs âmes de ceux qui se sont faits du tort à eux-mêmes en disant : « En quel état étiez-vous ? » – Nous étions faibles sur terre, dirent-ils. Alors les anges diront : « La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer [en terre musulmane] ? ». Voilà bien ceux dont le refuge sera la Géhenne. Quelle mauvaise destination ! À l’exception de ceux qui sont faibles et incapables parmi les hommes, femmes et enfants, qui ne sont pas guidés sur la bonne voie. À ceux-là, il se peut qu’Allah accorde Son pardon. (…) » (sourate 4, versets 97 à 99)
Mais en réalité le communautarisme dépasse de loin la seule question de l’émigration et touche tous les aspects de la vie sociale, jusqu’à même interdire les liens avec les mécréants, comme l’indique Malek Chebel dans son Dictionnaire encyclopédique du Coran : « Article « Amitié avec les incrédules » : Tout lien avec un infidèle ou un incroyant est considéré comme une compassion pour ses idées, et parfois comme une adhésion pure et simple. Dieu défend aux croyants de se lier avec les infidèles. »
La conséquence tout à fait logique et naturelle est qu’aucun pays musulman aujourd’hui n’offre un modèle social égalitaire sans distinction aucune de la religion : un non-musulman ne peut par définition pas avoir les mêmes droit qu’un musulman en terre d’islam. Les minorités vivant dans les pays musulmans connaissent les conséquences détestables de ce type d’idéologie inégalitaire, dont on ne sait jamais jusqu’où elle peut aller : souvenons-nous du génocide arménien (un million et demi de morts), certes de moindre ampleur que la désolation provoquée par l’idéologie également inégalitaire de la race aryenne, mais tout de même.
Le communautarisme musulman est un secret de polichinelle bien encapsulé dans la technique du double discours consistant à enrober ce communautarisme dans une logique de « contribution » qui serait bénéfique à l’Occident (mais on ne voit jamais sous quel angle) : le maître de cette dialectique est sans conteste Tariq Ramadan.
En effet, le maintien de ce communautarisme, pour des motifs apparemment respectables, est la clef de voûte de la stratégie à long terme visant à l’islamisation de la France souhaitée par Tariq Ramadan : « Il ne s’agit pas pour nous, pour donner l’impression que nous nous intégrons à l’ordre de la rationalité, de relativiser les principes universels de l’islam. Ce qui est en jeu, à notre avis, c’est de savoir comment l’universel islamique accepte et respecte le pluralisme et la conviction d’autrui. L’esprit postmoderniste voudrait insensiblement nous mener à confondre la seconde proposition avec la première. Nous nous y refusons : c’est au nom de l’universalité même de mes principes que ma conscience est sommée de respecter la diversité et le relatif et c’est pourquoi, même en Occident (surtout en Occident), il ne s’agit pas de penser l’ordre de notre présence en terme de « minorité ». Ce qui semble est un moment de notre réflexion : « la minorité musulmane », « le droit et la jurisprudence des minorités » (fiqh al-aqaliyyat), devra, à notre sens, être repensé. »
En effet, il ne s’agit à aucun moment pour Tariq Ramadan de laisser penser que les musulmans vont accepter de se fondre dans la culture française comme l’ont globalement fait les dernières vagues récentes d’immigrés, le fait de se fondre ne signifiant pas d’ailleurs perdre son identité mais s’en approprier une autre en teintant (et pas autre chose) celle du pays d’accueil d’une nouvelle diversité. Alors que les immigrés pouvaient se faire une fierté de s’intégrer à la société française autrefois (parfois jusqu’à aller à refuser d’apprendre à leurs enfants la langue de leurs parents), l’ordre est aujourd’hui renversé : c’est la minorité qui dicte comment le pays d’accueil doit la recevoir et les efforts qu’elle doit faire pour la « respecter ».
Ce que veut Tariq Ramadan, comme il l’explique clairement dans une conférence à Lausanne en l’appelant de ses vœux, c’est « l’institutionnalisation de la présence musulmane en Occident », c’est-à-dire, dans la novlangue ramadienne, l’islamisation. Cette position était déjà bien expliquée dans le bulletin d’information n°10 de novembre 1999 de « Présence musulmane » (fondée par Tariq Ramadan) : « Il ne s’agit plus aujourd’hui, pour les musulmans, de parler de simple intégration mais bien de participation et de contribution. Les millions d’Européens musulmans doivent prendre la mesure de leurs nouveaux défis. La question n’est plus de savoir comment les 2,5 millions de citoyens musulmans en France vont trouver une place ou comment ils vont s’intégrer au paysage de leur pays. Désormais, ce qui doit leur importer, c’est la nature de leur engagement dans leur société pour promouvoir l’État de droit, le pluralisme […] et faire de son identité musulmane et sa spiritualité une richesse pour les sociétés européennes. Sur ce plan, le concept d’intégration est dépassé. »
Et ce n’est pas sans raison que Tariq Ramadan rappelle à l’attention de la communauté musulmane dans un de ses ouvrages que « Le prophète a dit : « Rassemblez-vous, car le loup ne s’en prend qu’aux brebis qui s’isolent » (hadith rapporté par Ahmad et Abu Dawud). »
Malheureusement, si Tariq Ramadan est pourtant très clair, le problème, avec les occidentaux – surtout les intellectuels, qui ne supportent pas de s’en tenir à l’évidence du simple bon sens et cherchent constamment une complexité à la hauteur de leur prodigieuse intelligence, surtout quand elle est gauche et veule –, est qu’ils ont des yeux mais ne voient pas et ont des oreilles mais n’entendent pas. Qui avait pris au sérieux Mein Kampf ?
Alors que l’urgence du pays est aux réformes structurelles que son économie attend, à la résorption du chômage, etc., il est étonnant de voir un gouvernement et un ministre utiliser des chemins détournés pour favoriser des identités minoritaires, et notamment arabe, au détriment de l’identité majoritaire, française.
Il semble que Najat Vallaud-Belkacem, sous couvert de répondre à un besoin qui serait commun à l’ensemble des enseignements linguistiques (mais lequel ? quel élément nouveau est-il apparu ?), satisfasse en réalité tout simplement la demande identitaire insistante de sa communauté religieuse, dont la dernière formulation en date est le discours d’Anouar Kbichech, président du Conseil Français du Culte Musulman, prononcé en mars 2016 en clôture de la session de l’Instance de Dialogue instaurée en collaboration avec le gouvernement français.
Dans ce discours, Anouar Kbibech dit en effet : « Concernant l’apprentissage de la langue arabe et de la religion en dehors de l’école, il devient nécessaire d’élaborer un Programme éducatif d’apprentissage de l’arabe et de la religion commun et partagé. » [NB : le « en dehors de l’école » ne s’applique qu’à l’apprentissage de la religion, sinon il aurait fallu écrire « concernant l’apprentissage, en dehors de l’école, de la langue arabe et de la religion,… », quoique la suite en fasse douter, puisque si l’apprentissage de la religion a lieu en dehors de l’école, l’État n’est plus concerné par un quelconque programme éducatif d’apprentissage.]
CQFD ?
Le vice-président du C.F.C.M., Chems-Eddine Hafiz, précise que le CF.C.M. ne donne aucun avis religieux et se contente de gérer les lieux de culte et autres questions pratiques (ex. carrés musulmans).
Puisque tel est le cas, plusieurs remarques viennent à l’esprit :
1) Comment se fait-il que le C.F.C.M. prenne alors position pour déclarer que la religion musulmane est parfaitement compatible avec les valeurs de la République française, dont la laïcité, puisqu’il n’a donc aucune vocation à interpréter les textes sacrés et donc à trancher si nécessaire sur les questions touchant aux valeurs humaines et culturelles prônées par l’islam ?
2) Les musulmans de France peuvent continuer à interpréter comme bon leur semble en fonction des circonstances la doctrine musulmane puisqu’il n’y a pas d’autorité religieuse.
3) Il n’y a aucune possibilité de limiter l’influence des imams les plus virulents dans les mosquées de façon interne à la communauté musulmane. Seul le recours à la loi civile – dont on sait combien la simple application, dans le cas de la communauté musulmane, conduit rapidement à un procès en stigmatisation de la société française – peut donner quelques résultats.