Les livres religieux ne sont que des livres comme les autres ; seules les idées qu’ils contiennent comptent. Le support physique importe peu, tout finissant de toutes les façons en poussière. Aussi, seule la superstition peut expliquer que certains veuillent en découdre physiquement à la vue d’un livre prétendument « saint » qu’on brûle, quel qu’il soit.
Rasmus Paludan, du parti politique danois « Stram Kurs », a récemment brûlé un Coran en pleine rue à Malmö (Suède), sans avoir pris toutefois la peine de l’entourer de bacon comme il l’avait fait une précédente fois.
Cet acte politique militant a provoqué l’ire de manifestants pas particulièrement pacifiques.


D’autres lacèrent en public le Coran.


Effrayé par l’abîme de sa propre disparition, l’homme a besoin de se rassurer en inventant des mythes. Le malheur est souvent qu’il ne se les réserve pas à lui-même mais veut les imposer aux autres ici-bas sans attendre le passage dans l’au-delà. Face à l’obscurantisme, le combat pour la liberté de conscience et d’expression et contre la résurgence du délit de blasphème est un combat sans fin, la notion de « provocation » étant instrumentalisée à tort et à travers par tous ceux qui veulent imposer à l’humanité une dictature religieuse.
Emmanuel Macron vient de rappeler qu’en France le délit de blasphème n’existe pas et ne peut pas être invoqué pour incarcérer la libre pensée : encore faut-il arriver à se défendre efficacement contre les idéologies totalitaires et barbares, de toutes natures – religieuse, philosophique, politique ou économique –, qui contaminent pernicieusement ce monde et en souillent la beauté originelle et mystérieuse.
Malheureusement, la dictature est bien souvent l’enfant de la démocratie et sort souvent des urnes, car ces idéologies savent très bien utiliser les moyens démocratiques mis à leur disposition pour étendre leur influence jusqu’à prendre le pouvoir et ensuite violer et supplicier la mère qui leur a donné le jour.