Deux données fondamentales pour comprendre ce qu’est réellement l’islam

L’émission de France 2 « Islam » du 16 septembre 2019 est revenue sur les relations entre islam et pouvoir au travers des âges. Cette émission a été l’occasion pour les intervenants de rappeler quelques aspects fondamentaux de l’islam qu’il est bon de garder en mémoire. Je reviens sur deux principaux.

  • La Sîra (biographie) de Mahomet : un ouvrage absolument central pour comprendre ce qu’est réellement l’islam

J’ai déjà eu l’occasion de rappeler sur ce site à plusieurs reprises la nécessité fondamentale de lire la biographie de Mahomet d’Ibn Ishâq/Ibn Hîcham, la plus ancienne et la plus incontestée biographie de Mahomet au point qu’on peut la considérer comme la biographie officielle de Mahomet en islam et qui est désignée sous le vocable de « Sîra » (« la biographie »).

Version courte (444 pages, 2008)

Le lecteur qui prendra le peine de lire ce texte absolument essentiel y découvrira la véritable nature de Mahomet au travers de descriptions qui ne laissent aucune place au doute sur le fait que Mahomet n’a jamais fait partie de la race des grands spirituels paisibles.

Selon les textes sacrés de l’islam eux-mêmes, Mahomet était, entre autres : un homme de guerre imprégné des coutumes tribales d’Arabie, pilleur, pratiquant l’esclavage et par voie de conséquence le viol, vendant femmes et enfants sur les marchés, exterminateur des juifs à Médine (notamment la tribu juive des Banu Quraiza), multi-polygame (jusqu’à neuf femmes en même temps, sans compter les concubines) et qui prit pour femme la petite Aïcha alors qu’elle avait 6 ans (mais il ne commença les relations charnelles avec elle qu’à compter de ses 9 ans). 

Voilà le « modèle » vertueux qui constitue le phare de l’islam !

  • Les premiers fruits de l’islam : des successeurs (« califes ») guerriers comme Mahomet l’était et dont 3 sur 4 moururent assassinés

Le lecteur qui prend ainsi conscience de la nature de l’homme Mahomet et de ses actes n’est donc pas étonné d’apprendre que la succession de Mahomet fut l’occasion de luttes fratricides au sein du clan musulman pour le pouvoir et la direction de cet empire guerrier, tant et si bien que 3 des 4 successeurs de Mahomet furent assassinés et que ces conflits donnèrent naissance aux deux communautés qui s’opposent violemment encore jusqu’à nos jours – jusqu’à se haïr – : les sunnites et les chiites. 

On cherche donc en vain où se cachent les premiers fruits vraiment spirituels de la R.A.T.P. (religion d’amour, de tolérance et de paix), ainsi que la désigne Rémi Brague, pourtant si bien défendue aujourd’hui contre un Occident accusé de tous les maux.

  • Conclusion

Ignorer la biographie de Mahomet, c’est se condamner à ne rien comprendre à l’islam, de même qu’il faut au moins lire Mein Kampf pour comprendre Hitler. Bien sûr, l’angélisme des islamophiles y est anéanti, mais c’est le prix de la vérité, à portée de tous ceux qui veulent bien se donner la peine d’étudier, vérité que le véritable islam lui-même proclame d’ailleurs fièrement et sans état d’âme à la face de l’Occident .

Quant à ceux, comme feu Malek Chebel, qui espèrent encore sauver l’islam en suggérant qu’un « islam des lumières » resterait possible après plus d’un millénaire d’obscurantisme, ils s’égarent dans les désirs utopiques de leur imagination, comme le regard et la conscience du drogué se perdent dans les volutes de fumée qui flottent dans son paradis artificiel.

La nouveauté musulmane : un bobard ?

Dernier article de la série consacrée au livre de Robert Hoyland : « Dans la voie de Dieu » (http://islametoccident.fr/?p=4814).

La lecture des textes sacrés de l’islam montre que l’apport spirituel de l’islam est inexistant, Mahomet se contentant, ainsi qu’il est répété à maintes reprises dans le Coran, d’être un répétiteur de la parole de Dieu, parole dont le véritable contenu avait déjà en réalité été livré dans la Thora. En effet, il est flagrant que Mahomet a pour l’essentiel copié le judaïsme, que ce soit sur l’aspect spirituel (ex. le monothéisme, la transcendance radicale de Dieu vis-à-vis de ses créatures) ou le souci des rituels (l’islam ayant repris des règles juives comme le principe des interdits alimentaires, auxquelles il en a adjoint beaucoup d’autres, parfois excessivement terre à terre : comment faire ses ablutions, dans quelles positions prier, comment faire ses besoins puis s’essuyer, etc.).

L’islam ne révèle en effet rien de nouveau sur Allah, au contraire : au-delà des formules de convenance évoquant un dieu miséricordieux et sage, l’islam en fait en réalité un dieu terrible et sans pitié, auquel il faut impérativement se soumettre, qui n’entretient avec ses créatures qu’une relation univoque débarrassée des complexités, et parfois des contradictions, dont le judaïsme est pétri et dont les juifs font leur miel pour couper les cheveux en quatre depuis des siècles, ce qui explique peut-être qu’ils fassent traditionnellement de bons tailleurs. L’islam n’est pas une religion de prix Nobel. Réduit à sa plus simple expression, le corpus spirituel musulman peut ainsi être très facilement assimilé par des masses incultes, car l’islam, projet idéologique, a une vocation politique à conquérir le monde en s’adressant aux masses les plus nombreuses, au contraire du judaïsme, religion élitiste et non prosélyte.

Cette situation explique sans doute aussi assez largement l’antisémitisme viscéral et millénaire de l’islam car, dans son absolue nécessité de supplanter son frère siamois dans la lutte éperdue pour accaparer l’héritage monothéiste (les chrétiens n’étant pas dans la course du fait de leur polythéisme supposé qui les rend hérétiques d’office), l’islam est condamné à jeter l’opprobre sur le judaïsme dans des termes profondément haineux (il suffit de lire les textes sacrés de l’islam pour être effrayé par la haine qui suinte de tous ses pores, Mahomet ayant déjà eu visiblement l’intuition de la solution finale avec les juifs de Médine qu’il a chassés ou exterminés).

Dans le même esprit, le livre de Robert Hoyland fait partager un point de vue intéressant qui bat en brèche le mythe selon lequel l’islam aurait constitué une rupture dans l’histoire de l’Arabie, ce qui revient à dire, en d’autres termes, que l’islam n’a en rien constitué une « révélation ».

« Pour les savants musulmans, les conquérants arabes ont apporté d’Arabie occidentale un corpus de lois complet différent de celui qui était alors en vigueur dans le reste de l’Orient, et en ont fait la nouvelle loi des musulmans. De nombreux spécialistes de l’islam acceptent aujourd’hui ce principe sans sourciller. Pourtant, l’Arabie était en contact avec le reste du Proche-Orient depuis des millénaires et, en outre, on sait que les systèmes juridiques sont toujours résistants au changement. Les lois qui étaient en place dans la région à la veille des conquêtes arabes l’étaient toujours le lendemain, et ce corpus juridique, constitué d’un mélange de droit proche-oriental et de droit romain, est resté en vigueur durant la période umayyade, complété par des amendements ad hoc conçus par les califes et leurs agents. À partir du début du VIIIème siècle, cependant, un ensemble de savants musulmans se mit à travailler sur cet ancien corpus et accepta, rejeta ou en modifia les règles en estampillant celles qu’ils approuvaient avec la mention « fait/dit par Muhammad ». Les usages anciens passèrent ainsi pour de nouvelles lois islamiques venues d’Arabie. (…) De nombreuses sentences considérées comme islamiques, comme l’amputation de la main pour le vol et la peine de mort pour les apostats, étaient appliqués dans la région bien avant l’islam.  (…) Ce processus fut mené à bien à un rythme effréné par un grand nombre d’autorités religieuses, dans différents centres de l’Empire arabe : dès le milieu du VIIIème siècle, plusieurs recueils des paroles et des actes de Muhammad étaient rédigés, notamment les célèbres volumes de Bukhari (mort en 870) et de Muslim (mort en 875). (…) Dans la mesure où un grand nombre d’éléments de ces recueils proviennent de coutumes et de pratiques du Proche-Orient préislamique, nous ne devrions pas considérer ce processus comme la promulgation d’un corpus juridique étranger, mais comme la construction consensuelle d’un ensemble de lois établi par la nouvelle communauté musulmane, dont la majorité était issue des peuples conquis. »

La « shahada » : une profession de foi politique tardive et fortuite ?

Article de la série consacrée au livre de Robert Hoyland : « Dans la voie de Dieu » (http://islametoccident.fr/?p=4814).

Un point de vue intéressant sur l’origine essentiellement politique de la profession de foi musulmane, la « shahada ».

« Abd al-Malik laissa astucieusement les groupes rivaux se déchirer entre eux et utilisa ensuite les troupes royales de Syrie pour remporter la victoire finale, tuant Abdallah ibn al-Zubayr en 692 et mettant fin à près d’une décennie de crise. Cette seconde guerre civile arabe avait été extrêmement clivante, et Abd al-Malik comprit qu’il fallait essayer d’assurer l’unité de la communauté, et démontrer aux sujets conquis ainsi qu’à ceux qui étaient hors de sa portée que le régime arabe était toujours une force avec laquelle il fallait compter. Il introduisit deux changements administratifs importants visant à harmoniser les différents systèmes présents dans son royaume : il créa une monnaie commune et décréta qu’il ne devait plus y avoir qu’une seule langue administrative officielle, à savoir l’arabe. Il conféra aussi un statut plus important à l’islam afin que la religion musulmane joue un plus grand rôle dans la vie publique. Cela n’avait pas été fait auparavant par égard pour les nombreux chrétiens qui se trouvaient parmi les populations soumises comme parmi les combattants arabes. En outre, Abd al-Malik avait constaté que son rival al-Zubayr avait remporté un immense soutien populaire en défendant la primauté du sanctuaire de La Mecque et du prophète Muhammad, et il était déterminé à usurper ce rôle pour lui-même. Il conçut à cette fin un nouveau credo islamique, « Il n’y a de divinité que Dieu et Muhammad est son prophète », et la fit écrire et frapper sur tous les documents officiels et sur la nouvelle monnaie. »

Les prétendus hadiths : un instrument politique ?

Article de la série consacrée au livre de Robert Hoyland : « Dans la voie de Dieu » (http://islametoccident.fr/?p=4814).

Sans revenir sur l’émission extravagante par Mahomet des milliers de hadiths rapportés par la Sunna, ni sur leur incohérence (et leur fiabilité), il est intéressant de les interpréter de façon tout à fait rationnelle et réaliste comme une construction a posteriori à visée politico-religieuse comme le fait Robert Hoyland en se fondant sur les sources historiques disponibles.

« Pour les Umayyades, manifestement, l’idée selon laquelle l’ère des prophètes était révolue et les califes agissaient désormais comme les agents de Dieu sur terre était fondamentale. La pratique et la législation de Muhammad étaient bien entendu importantes pour la communauté : les Arabes « respectaient la tradition de Muhammad, leur maître, à tel point qu’ils infligeaient la peine de mort à toute personne prise en train d’enfreindre effrontément ses lois », dit le moine du VIIème siècle Jean de Fenek. Mais, pour les Umayyades, les nouvelles lois étaient du ressort des califes. Les savants religieux se mirent bientôt à contester ce point de vue, et certains le firent en affirmant que les actes et paroles (hadith) de Muhammad leur avaient été fidèlement transmis. La chose fut apparemment rare au cours des deux premières générations après Muhammad : « J’ai passé un an auprès d’Abdallah fils d’Umar Ier (mort en 693) », rapporte un juriste, « et je ne l’ai pas entendu transmettre quoi que ce soit venant du Prophète ». Mais l’idée acquit bientôt un soutien populaire. Un autre savant dont les écrits datent d’environ 740 remarque : « Je n’ai jamais entendu Jabir ibn Zayd (mort vers 720) dire : « le Prophète a dit… », et pourtant les jeunes hommes qui se trouvent ici le disent vingt fois par heure ». Un peu plus tard encore, les paroles de Muhammad furent mises sur un pied d’égalité avec le Coran comme source de la loi islamique. À l’époque de Muawiya, cependant, cela ne constituait encore qu’un lointain futur : pour l’heure, les califes – non les savants – légiféraient. »

Le mythe des « califes bien guidés »

Article de la série consacrée au livre de Robert Hoyland : « Dans la voie de Dieu » (http://islametoccident.fr/?p=4814).

« L’angoisse et les carnages occasionnés par la première guerre civile, et la concentration croissante du pouvoir entre les mains d’une petite élite ont assurément terni l’image de Muawiya. Pour autant, Uthman avait déjà inauguré un mode de gouvernement népotiste, et Ali avait sa part de responsabilité dans la première guerre civile. Comment se fait-il alors que les deux aient été, avec Abu Bakr et Umar, considérés comme des êtres guidés par la volonté divine (on parle généralement des califes « bien guidés », en arabe « rashidun »), alors que Muawiya et ses successeurs sont décrits comme des tyrans ? La réponse est que cette image résulte en réalité d’un compromis proposé bien plus tard par les savants religieux, par les « docteurs de la loi ». Au cours des VIIIème et IXème siècles, ces savants s’évertuèrent à démontrer que c’étaient eux, et non les califes, qui étaient les véritables héritiers du prophète, et qu’ils étaient par conséquent les seuls dépositaires des lois de Muhammad, et les seuls à pouvoir légiférer. Abu Bakr et Umar, qui étaient très proches de Muhammad, avaient cependant transmis un grand nombre de ses édits, et les savants ne voulaient pas s’aliéner les partisans modérés des Umayyades et des Alides en accablant Uthman et Ali. Une césure fut donc introduite dans l’histoire islamique : on estima que les quatre califes antérieurs à Muawiya étaient guidés par Dieu, que la période où ils avaient régné était un âge d’or au cours duquel l’islam était convenablement pratiqué, et on vilipenda Muawiya et ses successeurs comme des oppresseurs qui négligeaient les préceptes de l’islam. L’idée qu’un âge durant lequel le pouvoir était exercé de manière pieuse et juste avait été suivi d’une période de tyrannie ne gagna du terrain que très lentement, mais elle se généralise progressivement et devint majoritaire au milieu du IXème siècle quand le très respecté savant de Bagdad Ahmad ibn Hanbal (mort en 855) s’y rallia. Les partisans de cette lecture de l’histoire se nommèrent eux-mêmes les sunnites (ceux qui s’en tiennent à la « sunna », c’est-à-dire à la tradition, au chemin prescrit), et ceux qui la rejetèrent formèrent diverses sectes en dehors de ce courant « orthodoxe » dominant. Les partisans modérés des Alides (c’est-à-dire du clan d’Ali) furent séduits par ce compromis ; ils pouvaient reconnaître que les trois autres califes de Médine étaient aussi légitimes qu’Ali à exercer le pouvoir. Mais les plus radicaux continuèrent à soutenir qu’Ali et ses descendants étaient les seuls qualifiés pour diriger le monde musulman. Les adeptes de ce point de vue se séparèrent alors irrévocablement du courant sunnite dominant et formèrent un groupe séparé, à savoir « le parti d’Ali » (« shi’at ’Ali » en arabe), et se nommèrent les chiites. C’est à partir de ce moment, au milieu du IXème siècle, que la rivalité entre sunnites et chiites a commencé. À l’époque de Muawiya, il n’y avait pas de sectes distinctes dotées de doctrines clairement définies (les coalitions étaient lâches et se formaient autour de griefs spécifiques), et nombre de ses contemporains devaient le considérer comme un dirigeant légitime, approuvé – au même titre que ses prédécesseurs – par Dieu. Les historiens modernes, quoique dans un registre différent, ont également mis en doute l’engagement de Muawiya à l’égard de l’islam. Sur les pièces de monnaie et les documents officiels, Muawiya se présente comme le « serviteur de Dieu » et le « commandeur des croyants », et qualifie son pouvoir de « juridiction des croyants ». Le terme de « croyant » avait été utilisé par Muhammad dans le pacte de fondation de sa communauté, en référence à tous ceux qui avaient fait serment de loyauté envers elle, ses buts et son chef, quelles que fussent leurs convictions monothéistes, et il est probable que Muawiya ait simplement perpétué cette pratique. L’absence de toute référence explicite à l’islam ou à Muhammad dans ses proclamations publiques a cependant amené certains chercheurs à débattre pour savoir s’il n’était pas chrétien ou adepte d’une forme de monothéisme « non confessionnel » ou « indéterminé » à tendance œcuménique. L’idée selon laquelle, dans un premier temps, les musulmans ne se distinguaient pas totalement leur foi des autres confessions monothéistes n’est probablement pas dénuée de fondement. »

Les quatre premiers califes, prétendument « bien guidés », absents de l’histoire ?

Article de la série consacrée au livre de Robert Hoyland : « Dans la voie de Dieu » (http://islametoccident.fr/?p=4814).

« Si nous pouvons discerner l’existence d’une structure de commandement pour la mise en œuvre des premières conquêtes, nous n’avons quasiment aucune information contemporaine concernant les califes de Médine (632-660). Peut-être est-ce dû au millier de kilomètres de montagnes, de steppes et de déserts séparant Médine de villes comme Damas et Bassorah, ou bien aux turbulences de ces années-là, qui pouvaient perturber les voies de communication habituelles. Quelle qu’en soit la raison, les auteurs contemporains des quatre premiers califes – Abu Bakr (632-634), Umar (634-644), Uthman (644-656) et Ali (656-660) – n’ont quasiment rien écrit à leur sujet, et leurs noms n’apparaissent ni sur des pièces de monnaie, ni sur des inscriptions, ni sur des documents. Ce n’est qu’avec le cinquième calife, Muawiya (661-680), que l’on relève les premières preuves de fonctionnement d’un gouvernement arabe : son nom apparaît de fait sur tous les documents officiels de l’État. Posté à Damas en tant que gouverneur de Syrie pendant 20 ans (640-660), Muawiya avait travaillé avec les administrateurs provinciaux locaux et était donc beaucoup mieux placé que ses prédécesseurs – établis dans la lointaine Médine – pour commencer la construction d’un État centralisé, indispensable pour que les conquêtes puissent constituer un héritage durable. Cette politique le rendit cependant impopulaire car de nombreux groupes n’apprécièrent pas beaucoup de devoir renoncer ne fût-ce qu’à une partie de leur butin et de leur autonomie au profit d’un organisme central. »

La conquête musulmane : phénomène fortuit, fruit d’une coalition hétéroclite

Article de la série consacrée au livre de Robert Hoyland : « Dans la voie de Dieu » (http://islametoccident.fr/?p=4814).

« À mesure que les conquêtes progressaient et que de nouvelles victoires étaient remportées, de nombreux groupes qui n’étaient ni arabes ni musulmans cherchèrent à rejoindre les conquérants. (…) Les historiens musulmans ont tendance à dire que ces collaborateurs non arabes et non musulmans se sont convertis après avoir changé de camp. (…) Cependant, nous apprenons aussi à l’occasion que la conversion n’était ni immédiate ni nécessaire : dans un texte de 680, le moine Jean de Fenek note qu’il y avait « beaucoup de chrétiens, dont certains étaient des hérétiques et d’autres étaient des nôtres » dans les armées musulmanes, et une source musulmane indique de manière explicite que les soldats du Daylam avaient combattu aux côtés des musulmans « sans avoir adopté l’islam ». »

(…)

« Ce schéma correspond à ce que nous apprennent les récits contemporains des premières étapes des conquêtes arabes. De petites incursions aléatoires couronnées de succès ont rapidement entraîné le ralliement de nombreux hommes des tribus arabes. Dans cette perspective, la coalition de Muhammad n’a été que l’un des nombreux groupes qui profitaient du désordre provoqué par le conflit byzantino-perse, même si l’organisation supérieure et l’engagement idéologique ont aidé Muhammad et les siens à devenir le groupe dominant. On reconnaîtra ici une conception accidentelle de l’histoire, faite de réponses humaines faillibles à des événements aléatoires. Cette conception n’a cependant pas beaucoup d’adeptes. En général, on propose un éventail de facteurs d’attraction et de rejet, et pour la conquête arabe, les facteurs les plus populaires sont l’accès facile aux butins en raison de la faiblesse des empires byzantin et perse (du côté attraction), et l’appauvrissement économique et environnemental de l’Arabie (du côté rejet). »

Quand l’islam se modernise…

L’islam est très clair sur l’infériorité naturelle de la femme vis-à-vis de l’homme, sur la polygamie qui l’accompagne, et la tradition musulmane (Sunna) avec la chari’a a entériné en pratique de longue date le droit unilatéral de répudiation dont bénéficie tout homme à l’égard de ses épouses : il lui suffit en effet d’exprimer unilatéralement sa décision en prononçant par trois fois le mot « talaq ». C’est un des grands bienfaits de l’islam pour les musulmans (http://islametoccident.fr/?p=1735).

Le problème est que cette répudiation, formulée auprès des autorités religieuses, peut être totalement ignorée par l’épouse concernée si son mari n’a pas jugé nécessaire ou a négligé de l’en informer. Il en est souvent ainsi dans le pays le plus saint de l’islam : l’Arabie Saoudite. Mais, depuis une loi entrée en vigueur le dimanche 6 janvier 2019, les tribunaux saoudiens vont désormais notifier par texto les femmes dont le statut matrimonial aura changé, notamment en cas de divorce. Progrès considérable !

En effet, « Les femmes (…) seront notifiées de tout changement concernant leur statut matrimonial via un message SMS », a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué diffusé par la chaîne d’information al-Ekhbariya et d’autres médias locaux. « Les femmes dans le royaume pourront consulter des documents liés à la rupture de leur contrat de mariage via le site internet du ministère », a-t-il précisé.

Merveille de la religion de tolérance, d’amour et de paix (RATP) !!